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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 15:58

Après l’indigestion Millenium, j’avais besoin de quelque chose de court, noir et efficace. Il me restait en réserve Hombre, un western d’Elmore Leonard. Il m’a paru faire l’affaire. J’avais raison.

Pour son dernier voyage, la diligence Hatch&Hodges transportent d'étranges passagers. Mis à part le cocher et un employé de l'agence, il y a là, l'ancien administrateur de la réserve apache de San Carlos et sa jeune épouse ; une jeune femme qui vient de passer 30 jours prisonnière chez les indiens ; un cow-boy qui a pris sa place à un jeune soldat en le menaçant ; et John Russell. John Russell est blanc, il a les yeux bleus, mais il a vécu des années avec les apaches de la réserve et se sent plus indien que blanc. Le deuxième jour, la diligence est arrêtée par les amis du cow-boy, qui sont là pour voler l'argent détourné par l'administrateur. Ils partent avec l'argent, une otage, les chevaux et toute l'eau. John Russell devient alors le seul espoir de survie des voyageurs. Un homme qu'ils ont tenu à l'écart pendant tout le début du voyage, un homme qu'ils considéraient comme un sauvage, un homme qui n'a peut-être pas de grandes raisons de leur venir en aide.

Voilà la quintessence des westerns d'Elmore Leonard : Très noir, faisant une description sans concession d'un ouest rude, sauvage, raciste et sans pitié pour les faibles et les vaincus.

Stylistiquement aussi c’est du pur Leonard : Pas un mot de trop, descriptions, dialogues, suspense au cordeau. Le narrateur, comme le lecteur, ne comprend pas ce que veut et ressent Russell, comme lui il découvre, au fur et à mesure, et subit la loi de cet homme discret mais implacable, qui ira au bout de sa logique et de ses convictions, sans jamais tenter de s'expliquer face à des gens qui l'ont condamné à l'avance. Impressionnant, émouvant, impeccable. Juste ce qu’il me fallait …

Accessoirement, le film de Martin Ritt, avec Paul Newman dans le rôle principal est aussi réussi que le roman.

Elmore Leonard / Hombre (Hombre, 1961), Rivages/noir (2004). Traduction de l’américain par Elie Robert-Nicoud.

PS. Petites vacances en vue, retour des billets en fin de semaine prochaine …

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commentaires

B
<br /> <br /> méfie toi, sur Amazon certains sont annoncés avec sous titre en français alors qu'ils sont en langue française ; je l'ai finalement obtenu directement chez Koba <br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Merci pour le conseil.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Je vais aller voir tes chroniques ; je viens de finir Fin de fiesta à Santa Barbara de Newton Thornburg, immense ! et j'ai acheté le DVD de Leonesome Dove avec Robert Duvall (Gus) et Tomme Lee<br /> Jones, un régal pour faire durer un peu le bouquin. Bonne soirée !<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Fin de fiesta est effectivement très bon, et je ne savais pas que Lonesome Dove avait été adapté ... Je vais regarder si le le trouve.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Je cherchais un Leonard noir, merci pour ces notes, je vais le commander<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Sinon, les westerns de leonard (j'en ai chroniqué quelques uns) sont encore plus noirs que ça, j'ai d'ailleurs lu une interview où il racontait que cela lui avait été reproché par ses éditeurs de<br /> l'époque. Alors qu'ensuite ses polars sont plutôt drôles.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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