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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 16:51

Une petite chronique pour les minots pour changer, avec cette superbe série qui les a passionné : C’est devenu un film depuis (je ne l’ai pas vu), ça s’appelle Les chroniques de Spiderwick, de Holly Black, illustrées (magnifiquement) par Tony di Terlizzi.


Commençons par un détail, qui a son importance quand on parle de bouquins pour les enfants. J’ai lu quelque part « A partir de 10 ans ». Peut-être pour qu’ils le lisent tous seuls. Mais lu par les parents, je vous garanti que Ana (5 ans et demi) et Gaby (7 ans) ont été scotchés, et attendaient impatiemment la suite chaque fois que je m’interrompais. Donc si vos gamins ont déjà l’habitude d’écouter des histoires « à suivre », car il y a quand même cinq volumes assez conséquents, vous pouvez y aller.


Venons-en à l’essentiel. La famille Grace, ou du moins ce qu’il en reste depuis que le papa s’est fait la malle, s’installe à la cambrouse, dans un vieux manoir décrépit. Simon et Jared, 9 ans et Mallory, 13 ans, championne d’escrime ne sont pas enchantés mais … Mais très vite ils s’aperçoivent qu’il se passe d’étranges choses dans cette maison, et de bien plus étranges encore dans la forêt voisine. Ils vont alors découvrir un monde étrange, peuplé de lutins, trolls, elfes, gobelins … Lesquels sont, au mieux, particulièrement irritants, au pire, mortels. Et bien entendu, inutile d’en parler aux adultes autour d’eux …


Par quoi commencer ? Ce qui marche, bien entendu, c’est de prendre des enfants pour héros. Mieux encore, des enfants incompris par les adultes. Ca c’est déjà bingo. Là où Holly Black fait fort, c’est qu’elle construit une véritable histoire, avec suspense et rebondissements, et surtout, crée de vrais méchants, immondes, atroces, violents, sans pitié et sans remords. Pas des méchants pour rire qui se révèlent finalement gentils, ni des méchants dont on se moque. Non, des vrais croque-mitaines, qui font peur. Du coup, on y croit et on a envie, et peur, de connaître la suite.


Ensuite, les enfants ont des réactions d’enfants. Ils ont très peur, doutent, tremblent, rient … Comme des mômes. Et surtout, quand ils sont confrontés à la mort (et encore plus quand ils sont obligés de tuer pour sauver leur peau), ils sont choqués, secoués, bouleversés. De ce point de vue là l’histoire n’est pas édulcorée.


Le vocabulaire très riche, et demande parfois quelques explications ; et c’est très bien ainsi. Et on rit aussi, avec en particulier Tête-de-lard, le bien nommé, personnage mal embouché dont les diatribes sont d’une verdeur très … Haddokienne (ça se dit ça ?), même si elles sont sur un autre registre.


Exemple : « Faces de crapauds ! continua-t-il. Quadruple buses ! Têtes de crânes ! Bouillie de cervelle moisie ! » ou « Pour toi ce sera Monsieur Hobgobelin, mollusque d’eau sale, restifia Tête-de-lard ». Et ça, ça plait beaucoup !


Pour finir, les livres (du moins dans l’édition originale en cinq volumes) sont de magnifiques objets, avec papier somptueux et pages non massicotées, ce qui donne un rendu « magique » et les illustrations en noir et blanc de Tony di Terlizzi sont superbes.


Holly Black (texte) et Tony Di Terlizzi (illustrations) / Les chroniques de Spiderwick (The Spiderwick chronicles, 2003-2004), Pocket/Jeunesse (2004-2005), traduit de l’américain par Bertrand Ferrier.

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