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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 10:13

Un détective privé salvadorien ? Chouette alors, c’est mon premier. Sauf que …


Alberto Aragón est sur la fin. Ce diplomate salvadorien qui, par opportunisme ou sens du devoir avait toujours su naviguer entre la droite et la gauche, les militaires et la guérilla, a finalement été abandonné de tous et est venu s'échouer à Mexico. Là, à bout de force et de ressource, détruit par l'alcool, il va vivre des derniers jours misérables. Quelques jours après sa mort, Pepe Pindonga, privé alcoolique et obsédé dans la mouise, est contacté par un riche salvadorien pour aller enquêter à Mexico sur les derniers jours d'Alberto Aragón …


Le fond est intéressant, bien qu'un peu confus pour quelqu'un qui ne se souvient pas bien des drames de l'Amérique centrale dans les années 80 : sandinistes, guérillas, communistes ou non, dictatures militaires soutenues activement par les US …


Les personnages sont riches et bien campés, que ce soit le vieux beau au bout du rouleau ou le privé à moitié allumé et ses copains journalistes.


Mon problème avec Horacio Castellano Moya c'est son style. Des phrases qui n'en finissent pas, reflets de la confusion des narrateurs, au sein de paragraphes étouffants, sans une respiration, sans une pause. Du coup j'ai quand même eu beaucoup de mal à le terminer et j’ai même, parfois, sauté quelques passages.


Exemple : « Quel dimanche ! s’est-elle écriée tout en m’invitant à m’asseoir dans cette pièce d’où on pouvait distinguer à travers les vitres le gazon  épais et tondu à ras, les rosiers et un avocatier, nous passions une journée splendide avec le Poupon et Regina grâce à la bonne humeur avec laquelle nous célébrions le retour de leurs amours, m’a-t-elle expliqué tout en m’arrachant la photo, au milieu de cette joie, le Poupon a demandé au maître d’hôtel de nous prendre en photo, et nous avons posé en riant aux éclats et en disant que ce serait un document fondamental pour l’histoire des amours au Salvador et nous passions un si bon moment que le Poupon a demandé au maître d’hôtel de prendre trois photos supplémentaires, profitant de son polaroïd, pour que chacun ait sa version en souvenir d’un moment splendide, et ce que nous ne savions pas … »


J’arrête, mais pas la phrase qui continue encore comme ça un bon moment. Pour être complet, il faut dire que tout le monde n’est pas d’accord avec moi, que ce roman a eu d’excellentes critiques, et que Bernard Daguerre, amateur fort éclairé, en est un fan. Il le dit sur bibliosurf.


A vous de vous faire une opinion.


Horacio Castellano Moya / Là où vous ne serez pas (Donde no estén ustedes, 2003), Les allusifs (2008), traduit de l’espagnol (Salvador) par André Ganastou.

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commentaires

A
<br /> Oups, un peu d'énigme ne nuit pas, mais là, il vaut mieux que je donne le titre : "La mort d'Olga María". Merci néanmoins d'avoir pris note des indices <br />
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J
<br /> <br /> J'étais parti du principe qu'avec l'auteur, la maison d'édition et la date de parution je devais m'en tirer, mais c'est plus facile comme ça ! Merci.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Si vous ne l'avez déjà fait, je vous conseille un excellent petit bouquin (168 pages chez Les Allusifs) du même auteur, paru en 2004 et qui m'a enchanté.<br /> <br /> <br /> Je n'en dis pas plus et vous laisse, éventuellement, le découvrir.<br /> <br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> <br />  <br />
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J
<br /> <br /> Disons qu'après cette première expérience malheureuse je n'avais pas insisté. mais il faudrait peut-être. donc je note.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Au cas où ce titre-là ne t'ait pas complètement dégoûté, jette un coup d'oeil sur L'Homme en arme : le style y est au contraire sec et le récit a beau être à la première personne, il est sans psychologie, c'est le moins qu'on puisse dire...<br /> <br /> Merci sinon de m'avoir fait découvrir La Nuit du chasseur. Le film faisait partie de mes films de chevet quand j'étais ado, j'ai beaucoup aimé le revoir et repérer quelques-uns des points d'accord et divergences (la fin par exemple...) entre film et roman. L'aspect conte, l'angoisse et l'inquiétude face à l'ogre/prêcheur, présentes d'emblée et qui ne font que grandir jusqu'à devenir une vraie terreur sont encore plus remarquables dans le roman, sans vouloir pour autant rentrer dans l'éternel (et vain?) débat sur la supériorité (ou non) d'un roman par rapport à son adaptation...<br /> A+ et...bonne année, loin des ogres de tout poil !
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J
<br /> Sans rentrer non plus dans ce débat (film/roman), j'ai aussi été plus marqué par le roman que par le film (pourtant légendaire). Comme tu le dis, l'aspect effe=rayant est plus présent, ainsi que la<br /> sensation d'étouffement sous le couvercle de la religion.<br /> <br /> Bonne année à toi également.<br /> <br /> <br />

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