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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 20:56

Bling, Cling, Ouille.

C’est quoi , un avion qui vient de passer le mur du çon ? Un minot qui vient de casser sa tasse de chocolat au lait ? Notre Président qui a marché sur sa dernière gourmette en or ? Non. C’est Le Superhéros Français, le Seul l’Unique, notre seul rempart contre les zétrangers qui vient de rentrer par la fenêtre du 10° étage. Fenêtre qui, malencontreusement, était fermée.

Après des décennies d’absence, revoilà donc SuperDupont qui revient Pourchasser l’ignoble !. Sous les plumes et crayons de Gotlib, Solé et Lefred-Thouron.

Il n’a pas pris une ride le bougre, toujours alerte, toujours vif, toujours Français … toujours un peu con. Si sa tenue est impeccable, des charentaises au béret, c’est qu’il s’habille français, mesdames et messieurs, pas rastacouère ! Pas de Camembert made in Irakistan, pas de marcel malhabilement tricoté par de petits étrangers. Même son ordinateur (et oui, SuperDupont est immuable, mais se tient au courant des nouvelles technologies) est Français. Et personne ne sait le faire démarrer comme SuperDupont.

Alors l’ANTIFRANCE n’a qu’à bien se tenir. Cette secte immonde a beau tenter de fusiller nos services publics, détruire notre belle langue, ou, comble de l’horreur, prostituer nos filles zé nos compagnes (celles-là même qu’autrefois elle venait égorger dans nos bras) elle en sera pour ses frais.

Voilà. Déconseillé aux amateurs de dentelle et d’humour fin et subtil que l’on déguste avec un sourire poli. Papi Marcel (à qui je ne sais quand même pas si je confierai mes enfants…) n’a rien perdu de sa verve ni de son goût pour les plaisanteries … légères ? C’est peut-être parfois potache, mais j’avoue, sans la moindre honte, que j’adore ça. Et puis quelqu’un qui rend hommage à Brassens et à son hécatombe, à l’heure où il est devenu périlleux de dire du mal de nos forces de l’ordre fait œuvre de salubrité publique.

Pour le plaisir, quelques exemples de l’immonde jargon de la putride Antifrance :

Aille ge-l’dire à ma merofski

It iz va pas non ? gelati motta pas kapoutt ! Der beautifoule kostume à ce prix là !!

Ouillofski

Et mon préféré :

Vini, Vidi, Vidchier salopovitch

Gotlib, Solé, Lefred-Thouron / Superdupont pourchasse l'ignoble !, Fluide Glacial (2008)

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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 20:40

Après un début de semaine bien occupé, me revoilà, avec un plein carton de nouvelles lectures. Commençons :

J’en avais lu le plus grand bien sur Moisson Noire et chez Marc Villard, je suis un grand admirateur de l’œuvre de Jim Thompson, et j’aime la BD. C’était couru d’avance, j’allais craquer. C’est fait.

Cela commence donc à se savoir, Nuit de fureur, adapté par Matz (scénario) et Miles Hyman (dessin) est une superbe réussite.

Son premier mérite, et non des moindre, est de donner une occasion de relire, sous une forme différente, un des chef d’œuvres de Thompson. Nuit de fureur est parfaitement représentatif de son oeuvre. Noir, glauque, implacable, sans pitié pour le lecteur, mais pas pour les personnages. Paumés, seuls, manipulés, en marge d’une société qui ne veut pas d’eux, ils n’auront d’autre issue que la mort.

Ils ce sont ici, Carl Bigelow, nabot tueur à gage tuberculeux ; l’ivrogne qui doit être sa victime, pour l’empêcher de parler à un futur procès ; sa vamp de femme ; leur employée unijambiste … Tous sont mal dans leur peau, paranoïaques (souvent à juste titre), agressifs et méchant par peur, et par habitude de prendre des coups. Et, comme toujours chez Thompson, cela finit mal.

Le dessin, le découpage, la mise en page, le lettrage, tout dans cette adaptation est superbe. Couleurs pastels dans les beige et gris, en harmonie avec cette petite ville et ces personnages ternes, découpage alternant plans larges et gros plans, planches superbes occupant toute la page, telles des tableaux, et accélérations brutales épousant parfaitement le rythme du récit. Edition soignée, sur un papier qui fait plaisir à toucher, sans être trop ostensiblement luxueux, lettrage magnifique … tout, tout est parfait.

En résumé, une magnifique adaptation (et pourtant j’aime tellement Thompson que je craignais uns simplification, une trahison du roman), qui donne envie, bien entendu, de passer aux trois autres titres de la collection.

Jim Thompson , Matz (scénario), Miles Hyman (dessin) / Nuit de fureur, Rivages/Casterman/Noir (2008).

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 21:20

Une petite précision. Je ne sais pas si Filles Perdues d’Alan Moore et Melinda Gebbie est érotique ou pornographique. Si ce qui différencie l’un de l’autre est le talent et l’absence de vulgarité, il est sans conteste érotique. Si c’est le caractère explicite ou suggéré des scènes dessinées et écrites, il est pornographique.

 

 

 

Ce que je sais par contre, c’est qu’il est interdit aux mineurs et vendu sous plastique, qu’il est peu probable que La Croix le conseille à ses lecteurs, qu’il sera sans doute condamné par tous les empêcheurs de baiser hors des liens sacrés du mariage, et/ou hors du trou qui sert à faire des enfants (ce qui ne les empêchera sans doute pas de la lire en cachette), et qu’il est génial.

 

Tout le monde connaît Alice, Wendy et Dorothée. Plus ou moins, tout le monde les connaît. Vous aussi. Alice, est celle du Pays des merveilles ; Wendy la copine de Peter Pan ; Dorothée vient du Kansas, et a fait un fabuleux voyage au pays du Magicien d’Oz. C’est du moins ce que l’on nous a toujours dit. Mais Alan Moore raconte une toute autre histoire. A la veille de la première guerre mondiale, elles se retrouvent, par hasard, dans un hôtel luxueux et décadent quelque part en

Autriche. Au premier regard elles se reconnaissent, devinent les mêmes secrets, les mêmes plaisirs et les mêmes traumatismes. Alors elles se rencontrent, s’aiment et se racontent, sous la houlette d’Alice, la plus expérimentée, la plus âgée, la plus entreprenante. Chacune à son tour dira, peu à peu, l’histoire de son éveil à la sexualité, avec ses joies, ses plaisirs, ses hontes, ses drames.

 

Comme toujours avec les BD d’Alan Moore, c’est pour lui que j’ai acheté Filles Perdues, pas pour la dessinatrice. Mais comme toujours, elle est très bien choisie par le maître, et le dessin colle parfaitement au propos. Alan Moore est un génie, il transforme en chef-d’oeuvre tout ce qu’il touche : Les histoires de super-héros avec les Watchmen (traduit par un certain Manchette), Jack l’éventreur avec From Hell, il recycle de façon époustouflante la littérature populaire du XIX° et début XX° avec La ligue des gentlemen extraordinaires, mixe les supers-héros et la littérature policière procédurale à la McBain dans Top Ten, écrit un magistral appel à la lutte contre le totalitarisme et a connerie dans V, pour Vendetta

 

Il s’est attaqué ici à la fois à la littérature érotique/pornographique et à la littérature enfantine, dans un mélange jubilatoire. Sa façon de transposer les aventures et les personnages des trois histoires est … géniale (je sais le terme est galvaudé, et finalement peu explicite, mais que dire d’autre : originale, excitante, étonnante et en même temps tellement juste ?). Au plaisir de l’histoire simplement dite s’ajoute celui, très satisfaisant pour l’ego du lecteur, de se rendre compte que l’auteur suppose chez ledit lecteur une certaine culture et une certaine intelligence, et les met à contribution. Très satisfaisant pour l’ego vous dis-je. Inutile de préciser qu’Alice, Wendy et Dorothée n’ont plus grand-chose à voir avec l’imaginaire Dysneyien ? Vous l’aviez compris.

 

Moore étant Moore, si le début de l’album est plutôt rose, il va peu à peu vers le noir, le sombre, le rouge sang. L’éblouissement de la découverte de la sexualité, uniquement source de joie, tourne petit à petit au drame, avec l’arrivée des désillusions, de la dépendance, de la prise de conscience d’une certaine aliénation, ou de son exploitation commerciale. Avant que nos trois héroïnes ne se réconcilient finalement avec elles-mêmes, au moment où l’Europe plonge dans l’horreur (je rappelle que nous sommes en 14).

Le résultat est intelligent, excitant, bandant (ben oui, aussi), émouvant, éprouvant, déstabilisant … passionnant.

Melinda Gebbie et Alan Moore / Filles perdues (Lost girls)  Delcourt (2008).

PS. Via les moteurs de recherche, ce billet va certainement faire atterrir sur mon blog des internautes à la recherche de tout autre chose. C’est plutôt rigolo, et ça ne fera de mal à personne. Bonjour à vous, profitez-en pour faire un tour, et qui sait, trouver des idées de lecture.

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 09:04

Comme promis, ayant été un peu elliptique dans mon premier billet, ,voilà de quoi mettre en appétit ceux qui ne connaissant pas.

Le combat ordinaire c’est l’histoire d’un reporter déprimé qui n’en peut plus de photographier des horreurs et décide d’arrêter et d’aller voir tout près de chez lui ce qu’il se passe.

C’est l’histoire d’un fils face à des parents vieillissants.

C’est l’histoire d’un fils qui ne sait que faire face à la maladie de son père.

C’est l’histoire d’un chantier naval qui ferme.

C’est l’histoire d’une classe ouvrière qui a perdu ses repères, sa fierté, ses valeurs.

C’est une histoire d’amitié, d’amour, de fraternité.

C’est l’histoire d’une chouette qui vient, la nuit, manger dans la main d’un vieil homme.

C’est l’histoire de deux élections présidentielles qui ont fait mal au ventre.

C’est une histoire de souvenirs d’enfance. 

C’est l’histoire d’un homme qui a peur de s’engager, peur d’aimer, peur de la paternité.

C’est l’histoire d’un père gâteux et exaspéré par sa fille. Celle d’un homme qui ne sait pas comment aider son frangin qui sombre.

C’est une histoire de psy, l’histoire des enfants de ceux qui ont « fait l’Algérie » et qui n’ont jamais pu en parler avec leurs parents …

C’est intelligent, drôle, émouvant, fin, humain. C’est absolument indispensable.

Manu Larcenet / Le Combat ordinaire (Dargaud).

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3 avril 2008 4 03 /04 /avril /2008 21:54

 

Comme tout lecteur de Fluide Glacial (que je ne suis plus), je connaissais Manu Larcenet, et ses petits mickeys, son humour décalé, ses héros qui se prennent les pieds dans le tapis. J’aimais bien. Mais cela ne m’avait pas préparé au choc de la découverte du Combat ordinaire.

 

Tout d’un coup, l’auteur qui me faisait sourire me faisait rire, pleurer, réfléchir, me serrait la gorge, me faisait m’écrier « mais c’est exactement ça que je ressent ! ». Comment faisait-il pour exprimer autant de choses, et des choses si juste en deux dessins faussement simples ? Comment trouvait-il le dialogue en deux phrases qui faisait mouche ?

Pour moi le mystère reste entier, et le Tome 4 de cette BD qui vient de sortir est aussi bouleversant que les trois premiers. Soit Manu Larcenet est mon double, soit tous les parents réagissent de a même façon face à leurs gamins, les enfants face à leur parents devenus mortels, les frères face à leurs frères et sœurs … C’est bouleversant de le voir mis en dessins et en bulles d’un façon aussi éblouissante de vérité, d’émotion, de justesse, et de simplicité.

Et puis, de toute évidence, le tome 4 le confirme, Manu Larcenet et moi partageons aussi quelques valeurs

politiques, humaines, quelques désillusions, des désespoirs … et heureusement quelques espoirs. Au travers de son personnage, son témoignage sur la disparition de la conscience de classe, et de la fierté de classe du monde ouvrier est poignant, une fois de plus.

 

Les dessins sont parfaits, les dialogues époustouflants, tellement justes et emballants qu’on peut même les citer, là, comme ça, sans pomper le dessin. Voyez plutôt :

« Si la loi autorise les patrons à aller planter leurs usines dans le tiers-monde, il faut être un sacré hypocrite –ou un socialiste- pour s’offusquer qu’ils le fassent dans les faits »

« Aujourd’hui, c’est à la mode d’avoir des racines de-ci, de-là / CONNERIES, OUI ! / c’est rien d’autre que la glorification de la tradition imbécile. Ca nous colle au sol … ça empêche d’avancer. / Les racines c’est bon pour les ficus ! »

Ca marche non ?

Manu Larcenet / Le combat ordinaire T4, planter des clous (Dargaud, 2008)

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26 décembre 2007 3 26 /12 /décembre /2007 10:25

Neil Gaiman est un géant. La série Sandman dont il est le scénariste est un de ses multiples chef-d’œuvres. Il y donne libre cours à son talent de créateur et recycleur de légendes. Le héros de Sandman est Dream, un des éternels, avec Delirium, Despair, Destruction, Death, Desire et Destiny.

 

sandman-7.jpgVies brèves, le tome 7, est centré sur Delirium qui cherche de la compagnie pour partir à la recherche de Destruction disparu depuis 300 ans. Dream (que l’on appelle parfois Morphée), accepte de l’accompagner pour échapper à son palais et à son récent dépit amoureux. Leur quête ne sera pas sans risque (surtout pour les pauvres humains qui croisent leur route), et obligera Dream à revoir son fils Orphée.

 

Tout l’univers de Gaiman dans ce septième volume : On y retrouve des Dieux tombés dans l’oubli, des personnages de la mythologie, des légendes, tous mêlés aux vies très actuelles de notre monde moderne et matérialiste. L’originalité de ce nouveau volume tient à la personnalité de Delirium, gamine paumée et capricieuse, sans mémoire et sans inhibitions. Elle donne ses couleurs, son humour et son absurdité à l’album, et arrive même parfois à humaniser Dream qui, comme ses frères et sœurs, n’est pas un modèle de compassion !

 

Comme toujours dans Sandman, il faut accepter de rentrer dans ce monde à la fois onirique et très prosaïque, accepter pour les purs amateurs de BD de lire un texte dense et littéraire, accepter pour les amateurs de romans d’avoir une partie de l’histoire racontée par des dessins. La récompense est une magnifique histoire, subtile, poétique, prenante, qui donne envie, immédiatement, de relire les autres volumes.

 

On me reprochera peut-être de ne pas parler des illustrateurs. C’est que je suis surtout sensible aux histoires de Gaiman, et que je ne sais trop quoi dire de ses illustrateurs, sinon qu’ils les mettent superbement en valeur. Pour ce volume ils s’appellent Jill Thompson et Vince Locke.

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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 21:52

loisel-oiseau-6.jpgAvec La saison des cendres de Ségur et Chevalier, la quête de l’oiseau du temps de Letendre et Loisel est, à ma connaissance, la seule BD de fantasy qui propose un vrai projet complet, sans point faible, sans temps mort, sans album superflus venant diluer et pondre des cases au seul prétexte qu’elles se vendent.

 

Les quatre premiers tomes, de la Quête proprement dite, étaient extraordinaires, et s’achevaient sur un final définitif, sans concession, qui laissait le lecteur admiratif mais l’âme en berne (je n’en dirais pas plus, au cas où il y ait ici d’heureux lecteurs qui n’ont pas encore découvert ce chef d’œuvre).

 

Autant dire que j’attendais, comme tous les fans, la nouvelle série, se déroulant avant la première, avec autant d’impatience que d’inquiétude. L’impatience est toujours là, l’inquiétude a disparu. La saga du Chevalier Bragon qui décrit la jeunesse voit des héros de la première série est aussi réussie et ambitieuse que la première.

 

Après l’ami Javin, qui voit Bragon sortir de sa ferme, voici Le grimoire des Dieux, où un Bragon qui commence déjà à vieillir et à sentir le poids de la perte des êtres chers commence à se forger une légende. Dans le même temps Mara, sa muse, son amour, prend elle aussi sa place dans l’histoire. Et l’on commence à entendre parler d’un personnage qui sera un des rôles secondaires très forts de la suite, à savoir le Rige.

 

La légende se met en place, le scénario est impeccable, l’imagination et le bestiaire toujours aussi extraordinaires, le dessin et le découpage à la hauteur du reste. Seul reproche, il va maintenant falloir attendre, attendre, attendre … pour avoir droit à la suite.

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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