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29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 10:45

C’est un copain harmoniciste amateur à ses heures qui m’avait susurré à l’oreille le nom de JJ Milteau. Et c’est un billet de Marc Villard sur son site qui m’a mis la puce à l’oreille. C’est donc sans hésitation que j’ai commandé Soul Conversation de JJ Milteau au père Noël. Bien m’en a pris. Je ne l’ai que depuis quelques jours et j’en suis déjà à la quatrième écoute.

Cet album, c’est l’évidence de la simplicité, ou la simplicité de l’évidence, au choix. Sachant qu’en musique, comme dans tout art, c’est très très difficile de paraître faire simple, sans être simpliste. Rien de plus dur que de  donner l’impression que l’on joue une musique facile, que tout le monde pourrait jouer. Essayer, c’est s’y casser les dents. Sauf quand on est très fort. Ce qui est le cas des musiciens réunis ici.

Tout dans cet album est clair, évident. Une rythmique qui fournit un socle d’une solidité sans faille, limpide, toujours là quand il faut, sans jamais passer devant. Le chant est là, sans artifices, juste. Et l’harmonica de Milteau vient apporter les contre chants parfaits, comme un voix de plus, une voix juste un peu différente.

J’ai pour ma part une préférence pour la version très roots de You can’t always get what you wan’t que l’on a connu plus … rock. Pour l’instrumental Tchoupitoula où la guitare et l’harmonica, à tour de rôle, dialoguent magnifiquement avec le batteur, et pour un Long Time Gone shuffle en Diable qui groove du feu de Dieu (ben oui, c’est possible) et dans lequel JJ Milteau livre un chorus brulant.

Pour ceux qui veulent se faire une idée, il suffit d’aller sur le site de JJ Milteau. On peut bien entendu y entendre des extraits, voir des vidéos et connaître ses prochaines dates de concerts, entre autres. Toujours d’après le billet de Marc Villard, en concert le groupe tient se promesses.

JJ Milteau (Harmonicas) ; Michael Robinson et Ron Smith (vocal) ; Manu Galvin (Guitares) ; Gilles Michel (Basse) ; Christophe Deschamps (Batterie) ; Eric Lafont (Percussion)

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 13:12

Ah ah ! Elle revient, et ça va chier !!

Je vous dois un aveu, moi l’athée primaire, le bouffe soutanes, l’allergique au goupillon, il y a une bonne–sœur que j’admire, que dis-je, que je vénère. Et ce depuis bien des années. Après six ans de silence, qui m’avait laissé comme orphelin, revoilà la douce, la tendre, Soeur Marie-Thérèse des Batignolles. Loué soit Maëster, gloire à son nom.

Revoilà donc la vaillante Marie-Thérèse, les autres bonnes sœurs, les curés pédophiles, les cons bas de plafond, les chasseurs, les ploucs racistes, les superstitieux, les écrivaillons médiatiques en mal de pub, les multinationales pollueuses … Tous vont en prendre plein la tronche.

Maëster n’a rien perdu de son humour, de son exubérance, de sa folie, et la brave soeur aime toujours plus les hommes, le rouge et les pétards que les messes matinales et les vœux d’obéissance. Comme toujours chez Maëster, il faut s’y reprendre à deux fois (au moins) pour lire sa BD. Une première fois pour suivre les histoires, et se bidonner aux jeux de mots tous plus vaseux (et hilarants) les uns que les autres, une deuxième (ou plus), pour regarder toutes les cases une à une, et repérer les détails déjantés que l’on avait forcément raté à la première lecture.

Un petit exemple de jeux de mots maesteriens ? C’est parti :

« - NOUS ALLONS CLONER LE CHRIST ! 

j’aurais préféré Georges …

Aaaah oui, Georges cloné … »

Désolé, ça me fait rire …

Quand au dessin, voilà ce qui arrive à ceux zé celles qui ont le malheur de faire chier Marie-Thérèse :

 

Allez, si ça c’est pas un beau cadeau de Noël (ben il vous reste encore quelques heures) qui remonte le moral, je ne sais pas ce qu’il vous faut. Bien sûr, la bonne Marie ne doit pas être en odeur de sainteté chez les pisse-vinaigre tendance grenouille de bénitier intégriste, mais comme je suppose qu’il n’en passe pas beaucoup par ici, je crois que je ne prends pas grand risque en conseillant ce petit bijou d’humour vachard.

Pour prolonger, ou anticiper le plaisir, le grand Maëster sévit aussi sur le net.

Maëster / La guère sainte (Sœur marie-Thérèse 6) Glénat (2008).

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 10:13

Un détective privé salvadorien ? Chouette alors, c’est mon premier. Sauf que …


Alberto Aragón est sur la fin. Ce diplomate salvadorien qui, par opportunisme ou sens du devoir avait toujours su naviguer entre la droite et la gauche, les militaires et la guérilla, a finalement été abandonné de tous et est venu s'échouer à Mexico. Là, à bout de force et de ressource, détruit par l'alcool, il va vivre des derniers jours misérables. Quelques jours après sa mort, Pepe Pindonga, privé alcoolique et obsédé dans la mouise, est contacté par un riche salvadorien pour aller enquêter à Mexico sur les derniers jours d'Alberto Aragón …


Le fond est intéressant, bien qu'un peu confus pour quelqu'un qui ne se souvient pas bien des drames de l'Amérique centrale dans les années 80 : sandinistes, guérillas, communistes ou non, dictatures militaires soutenues activement par les US …


Les personnages sont riches et bien campés, que ce soit le vieux beau au bout du rouleau ou le privé à moitié allumé et ses copains journalistes.


Mon problème avec Horacio Castellano Moya c'est son style. Des phrases qui n'en finissent pas, reflets de la confusion des narrateurs, au sein de paragraphes étouffants, sans une respiration, sans une pause. Du coup j'ai quand même eu beaucoup de mal à le terminer et j’ai même, parfois, sauté quelques passages.


Exemple : « Quel dimanche ! s’est-elle écriée tout en m’invitant à m’asseoir dans cette pièce d’où on pouvait distinguer à travers les vitres le gazon  épais et tondu à ras, les rosiers et un avocatier, nous passions une journée splendide avec le Poupon et Regina grâce à la bonne humeur avec laquelle nous célébrions le retour de leurs amours, m’a-t-elle expliqué tout en m’arrachant la photo, au milieu de cette joie, le Poupon a demandé au maître d’hôtel de nous prendre en photo, et nous avons posé en riant aux éclats et en disant que ce serait un document fondamental pour l’histoire des amours au Salvador et nous passions un si bon moment que le Poupon a demandé au maître d’hôtel de prendre trois photos supplémentaires, profitant de son polaroïd, pour que chacun ait sa version en souvenir d’un moment splendide, et ce que nous ne savions pas … »


J’arrête, mais pas la phrase qui continue encore comme ça un bon moment. Pour être complet, il faut dire que tout le monde n’est pas d’accord avec moi, que ce roman a eu d’excellentes critiques, et que Bernard Daguerre, amateur fort éclairé, en est un fan. Il le dit sur bibliosurf.


A vous de vous faire une opinion.


Horacio Castellano Moya / Là où vous ne serez pas (Donde no estén ustedes, 2003), Les allusifs (2008), traduit de l’espagnol (Salvador) par André Ganastou.

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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 17:19

Enrique Medina est né en 1937 à Buenos Aires. Placé dès huit ans dans une maison de correction, il y reste jusqu’à l’âge de 16 ans.

Une expérience que l’on retrouve dans son premier roman, écrit en 1972, Les tombes. Il y  raconte l’enfer vécut par un gamin interné dans une maison de redressement où il est victime, comme bien d’autres, des brutes qui les encadrent. Il va vivre des années de brimades et de tortures mais aussi de résistance avant de pouvoir sortir de ces tombes.

El Duke est mort, carbonisé dans sa triste cahute. Ceux qui l'ont connu se rappellent. Se rappellent le boxeur exceptionnel, l'homme de main de la mafia, qui faisait de sales boulots, puis l'homme des militaires, qui en faisait de bien plus sales encore, sans état d'âme, permettant aussi aux vrais responsables de garder les mains propres, et de s'en sortir sans une  égratignure.

Quand à Mercedes et son frère Mingo, Les chiens de la nuit, ils vivent dans des cahutes aussi misérables que celle du Duke. Mercedes est beaucoup trop gentille, Mingo est un petit salopard paresseux. Le plus facile pour lui, prostituer sa sœur, qui ne saura rien lui refuser.

Comme on peut s’en douter à la lecture de ces résumés, les romans d’Enrique Medina sont tout sauf aimables. Sombres, âpres, dérangeants, sans la moindre concession, ils décrivent l’Argentine des perdants, de ceux qui sont tout au bas de l’échelle sociale. Des gens durs, qui vivent des vies pénibles et ne voient la plupart du temps pas d’autre échappatoire que la débrouille et l’exploitation de ceux qui sont encore plus faibles qu’eux.

Chez Medina, les pauvres sont victimes mais pas aimables. Ils sont exploités mais ne revendiquent rien, ils se contentent de se battre pour s’en sortir. Tous les moyens sont bons, et tant pis pour ceux qui se trouvent sur leur chemin. C’est la misère totale, financière, culturelle et morale, dans toute sa brutalité.

L’écriture d’Enrique Medina est au diapason, aussi rude et dure que ce qu’elle décrit. Ses romans sont autant de gifles.

Un auteur à découvrir, déconseillé quand même aux âmes trop sensibles, et à ceux qui veulent garder quelque illusion sur la nature humaine.

Les tombes (Las tumbas, 1972) L’Atalante (1994). Traduit de l’espagnol (Argentine) par Claudine Carbon ; El Duke (El Duke, 1976) L’Atalante (1997). Traduit de l’espagnol (Argentine) par Claudine Carbon ; Les chiens de la nuit (Perros de la noche, 1978) L’Atalante (1996). Traduit de l’espagnol (Argentine) par Claudine Carbon.

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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 10:45

J’ai écrit ici même il y a peu que Neil Gaiman est grand, et que Sandman est son prophète. D’ailleurs je ne suis pas le seul à le dire :

« Les histoires, je m’y connais. Je suis un mordu d’histoires. Sans exagérer, je peux dire que les histoires sont toute ma vie. […] Neil Gaiman s’y connaît aussi. Il est la caverne d’Ali Baba des contes et nous avons de la chance de l’avoir, quel que soit le média qu’il choisit. Sa fécondité et la qualité de son travail sont à la fois miraculeuses et inquiétantes. Son savoir-faire aussi ». Et ce n’est pas ce guignol de JM qui dit ça, mais Stephen King qui sait de quoi il parle quand il cause d’histoires …

Au bout des mondes est une auberge où on arrive par hasard, sans trop savoir comment. Bran Tucker et Charlene Mooney y échouent une nuit de tempête. Une drôle de tempête. Parce vraiment, la neige en juin sur la route de Chicago … Il y a là toutes sortes de voyageurs, qui se racontent des histoires pour passer le temps. On y trouve Chiron, un habitant de féérie, un jeune marin qui a vu le serpent de mer, un chercheur qui attend le Président Parfait, des Nécromants … Et bien d’autres.

Et surtout, pleins d’histoires dans lesquelles, de temps à autre, on croise la silhouette impressionnante de Dream et de ses frères et sœurs.

Comme toujours chez Gaiman, c’est magique, beaucoup plus profond que ça en a l’air, humain, parfois drôle, souvent émouvant, toujours poétique. Dans la série des Sandman, il y a des œuvres magistrales, amples, impressionnantes, et d’autres qui semblent plus … légères, « mineures » mais qui restent gravées, longtemps, et se révèlent tout aussi importantes et belles que les autres.

Le volume 8 fait partie de ces dernières. Outre de belles histoires, il offre une réflexion, ou plutôt des questions, sur des thèmes aussi variés que, le rêve bien sûr, mais aussi le pouvoir, la mort … Rien que ça. Le tout sans jamais pontifier ni se prendre au sérieux.

Gaiman (scénariste) et de très nombreux dessinateurs … / Au bout des mondes (Sandman 8) (Worlds’ end, 199), Vertigo (2008), traduit de l’anglais par ????.

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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 23:17

Je fais habituellement une confiance aveugle à la cinémathèque toulousaine dans sa programmation pour les gamins. Une fois de plus, bien m’en a pris. Ce week-end, au programme, Gunga Din film d’aventure de 1939 se déroulant en Inde. J’y vais.


Les cinéphiles, les vrais, se gausseront, mais dès le générique, je jubilais. Scénariste, Ben Hecht, d’après Kipling, avec Cary Grant, Douglas Fairbanks Jr et Victor Mclagen ! Waouw !


Bon, pour ceux qui sont encore moins cinéphiles que moi, Ben Hecht, fut un des grands scénaristes de l’âge d’or d’Hollywood, Cary Grant, tout le monde connaît, Douglas Fairbanks Jr c’est avec Errol Flynn le grand grand des films d’aventure et de cape et épées, et Victor Mclagen, c’est la brute, l’éternel sous-of des films avec John Wayne (Rio Grande ou La charge héroïque par exemple), son ennemi dans L’homme tranquille, le second rôle incontournable, le Noël Roquevert américain quoi (mais en général avec des rôles plus sympathiques) !


Deux heures de pied. Bon certes, il faut passer sur une idéologie colonialiste … d’époque. Comme toujours chez Kipling, comme dans les premiers Tarzan.


Une fois passé ce petit écueil, c’est le pied. Le charme de Fairbanks, les pitreries de Grant et McLagen, des bagarres, des batailles en veux-tu en voilà, des éléphants, des charges de lanciers, des méchants étrangleurs très méchants, des cobras, un temple en or, Shiva, les montagnes, des passerelles qui ne tiennent qu’à un fil …


Et la légèreté du cinéma américain de cette époque, son sens de l’espace, du rythme, du grandiose … Même si ce n’est pas Ford, puisque c’est réalisé par George Stevens, c’est du grand spectacle qui ne prend jamais les spectateurs pour des poires, mais ne se prend pas non plus au sérieux.


Et sous les dehors de la farce menée tambour battant par un Cary Grant en grande forme, il y a de vrais moments d’émotion, de suspense, de souffle épique …


Gabriel 7 ans c’est éclaté, et son papa … aussi. Et tant qu’à amener ses mômes au ciné, franchement, je préfère ça que Madagascar 2 et ses animaux totalement hystériques (j’ai vu le 1, je vais essayer de passer au travers du 2).


Pour ceux qui l’ont raté ce week-end à Toulouse, ça doit bien exister en DvD, et surement passer, un jour ou l’autre, sur l’une des mille chaînes que l’on reçoit maintenant. N’hésitez pas, montrez-le aux pitchouns, éclatez-vous avec eux, avant qu’il ne soit trop tard, et qu’ils refusent de voir un film sous prétexte qu’il est « gris ».


Dernier plaisir pour les grands, je me suis aperçu à la toute fin que le début d’un de mes films fétiches, à savoir la Party avec le génialissime Peter Sellers est un hommage à la fin de Gunga Din. Je me coucherai moins bête ce soir.


Pour les toulousains, 2009 commencera très fort à la cinémathèque avec l’incontournable Invanhoé.

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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 23:21

Certains se souviennent peut-être d’un OVNI qui avait marqué, avec le premier roman de Louis-Ferdinand Despreez, les débuts de Rayon Noir, la collection polar de chez Phébus. Il s’agissait de Déjanté, de l’irlandais Hugo Hamilton. On y faisait connaissance avec un flic de Dublin complètement allumé.


Et bien il revient, dans Triste flic, et il ne s’est pas calmé. Revoilà donc Pat Coyne, flic irlandais de Dublin passablement … énervé. Rien ne va plus pour ce pauvre Pat. Depuis l’incendie où il a failli laisser sa peau, il est en congé maladie, sa femme l’a quitté, son fils déconne à plein tube, et surtout, surtout, les irlandais perdent la tête, tournent le dos à leur identité et se vautrent avec délice dans la consommation mondialisée et médiatisée. Un cauchemar pour Pat qui se sent garant de l’irlanditude de ses compatriotes. Alors Pat va se retrousser les manches, et tenter de redresser tout ça. Vaste programme.


Est-ce vraiment un polar ? Le fait de prendre pour personnage un flic (en arrêt maladie) et de le placer en permanence au bord de la rupture est-il suffisant pour en faire un roman noir ? Je laisse chacun juge de la réponse.


Mais finalement, on s’en fiche parce que c’est le pied. Pat Coyne est complètement cinglé, et absolument magnifique. Il fait tout de travers, ne résout rien, braille à tout va, s’indigne, picole, gesticule … Nous fait rire, et nous donne envie de pleurer. Difficile de dire par quel tour de passe-passe Hugo Hamilton arrive à rendre un tel cinglé aussi sympathique. Parce que, si on n’y regarde pas de très près, il pourrait être très antipathique ce Pat, à vouloir rester absolument comme au bon vieux temps, à vouloir protéger les irlandais des attaques contre l’irlanditude, à sembler refuser tout ce qui change, et tout ce qui vient d’ailleurs …


Mais, mais, mais … ce qui le fait bouillir c’est le bling, bling, la consumérisme effréné, les tics soi-disant identitaires portés comme autant de badges, la perte de valeurs communes hors l’argent, la vulgarité effrayante de l’affichage de la réussite financière … C’est pour cela qu’on l’aime. Et puis il est touchant et drôle, et il crie et fait ce qu’on pense parfois très fort et qu’on n’ose pas crier ou faire. Ce qui donne des scènes d’anthologie.


Alors certes, ne cherchez pas ici une intrigue finement construite. Pat de construit pas, il dynamite, il disperse, il ventile, il éparpille façon puzzle ... Comme père, ami, frère ou voisin, il doit être absolument épuisant. Comme héros, il est jouissif. A lire donc, pour lutter contre la sinistrose.


Hugo Hamilton / Triste flic (Sad bastard, 1998), Phébus (2008), traduit de l’anglais (Irlande) par Katia Holmes.
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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 23:43

Quelques liens pour s’instruire se bidonner, ou préparer Noël pour ses pires ennemis.

Pour commencer, sur le site Moisson Noire, Jeanjean a mis en ligne une excellente interview de Patrick Pécherot (attention, il y a deux parties à la retranscription, le lien renvoie vers la première partie, je suis sûr que vous saurez trouver la deuxième).

Voilà un site dont j’ai déjà parlé, mais il me fait toujours autant rire. Donc, si vous avez un cadeau à faire au beau-frère que vous haïssez, si la belle-mère cul-pincé, le beau-père hautain et méprisant vous gonflent, une petite suggestion : Allez sur l’excellent site Nanarland, repérez une bonne bouse bien faisandée qui existe en DvD, commandez-là où vous pouvez, et offrez-la avec un grand sourire.

Moins drôle mais instructif, une amie m’a fait passer un dossier tristement complet sur les attaques répétées qu’a subie l’école publique depuis, en gros, un an. Comme c’est une somme assez importante de documents et analyses, je ne le mettrai pas en ligne ici, mais je suis prêt à le faire passer à qui le veut.

Pour finir, la consultation des statistiques des blogs est toujours une source d’étonnement. J’ai découvert ainsi que, grâce à Patricia Parry, Fabienne Ferrère et leurs copines, surnommées « les filles du noir », des gens ayant tapé sur google « rencontre fille noire toulouse » et « les rencontre avec les filles » (sic) ont atterri sur chez moi. Sont-ils restés ? En ont-ils profité pour choisir un polar pour les vacances ? Ca Google ne le dit pas.

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 23:06

J’ai découvert Seul le silence de R.J. Ellory grâce à différents avis vus sur les blogs, chez Bastien ou Cuné (entre autres) …


Evacuons tout de suite une question légitime. Non, malgré la grande ressemblance patronymique, R.J. Ellory n’est pas un pseudo de James Ellroy ! Ou si c’est le cas, le canular est énorme. Pour en savoir davantage sur cet auteur anglais (ses romans se déroulent en général aux US mais il est anglais), on peut aller sur son site. Dernier point de détail, les éditions Sonatine qui publient cette première traduction, en annoncent déjà une nouvelle pour août prochain.


Venons-en maintenant au roman.

1939 dans une petite ville de Georgie. Alors que les rumeurs des horreurs en Europe filtrent à peine, la petite ville est secouée par la découverte du cadavre d’une gamine d’une dizaine d’années qui a été violée avant d’être tuée. Joseph Vaughan la connaissait bien, il était en classe avec elle. Quand dans les comtés alentour les viols et les meurtres se multiplient la panique et la colère gagnent. Joseph s’organise avec quatre copains pour patrouiller la nuit, la trouille au ventre. Les adultes eux cherchent un bouc émissaire. Ils finiront bien entendu par le trouver … Quelques années et bien des malheurs plus tard Joseph quittera sa ville pour aller à New York et commencer à écrire. Mais, alors même qu’il pense lui avoir tourné le dos à tout jamais, le passé le rejoindra, de la plus douloureuse façon.


Pour commencer, voilà ce que ce roman n’est pas. Ce n’est pas, en dépit de ce que peut laisser croire le résumé, un polar formaté de plus sur le thème, mainte fois rebattu, du serial killer. Et ce n’est pas, malgré la dédicace à Truman Capote, un nouveau De sang froid.


Si l’on a effectivement un serial killer dans le roman, le sujet est ailleurs. Pas de traque ici, pas, ou peu de suspense à la Michael Connelly (sauf, un peu à la fin). Le propos est autre. Ellory a écrit un roman très noir sur la culpabilité, les traumatismes et l’imaginaire de l’enfance, mais également sur la difficulté d’être différent dans une petite ville, sur le déracinement … De très nombreuses thématiques, traitées avec finesse et beaucoup d’empathie, qui donnent une tonalité à la fois sombre et très émouvante à ce beau roman noir.


Pour ce qui est de Truman CapoteDe sang froid est un roman implacable, d’une noirceur glaçante, sans la trace d’une « prise de position », dans lequel l’auteur ne s’implique jamais en tant que narrateur, observant tout (bourreaux et victimes) d’une position totalement externe. Ellory, au contraire, nous plonge en plein cœur du drame, dans la tête d’un personnage qui lui, se sent, à tord ou à raison, totalement impliqué. Ce qui n’enlève rien, ni à Capote (!) ni à Ellory. Ce sont juste deux grands romans, aussi différents que l’on peut l’être à partir d’un sujet en apparence semblable.


S’il fallait chercher des paternités, je pencherais plutôt du côté de La nuit du chasseur de Davis Grubb, pour le rôle central de l’enfance, pour la description de l’emprise étouffante de la religion et du regard des autres dans une petite ville rurale, pour l’angoisse des scènes de nuit … Une référence tout aussi prestigieuse que celle de Capote, et qui n’écrase jamais le roman d’Ellory. C’est dire.

R.J. Ellory / Seul le silence (A quiet belief in angels, 2007), Sonatine (2008), traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau.

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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 16:51

Une petite chronique pour les minots pour changer, avec cette superbe série qui les a passionné : C’est devenu un film depuis (je ne l’ai pas vu), ça s’appelle Les chroniques de Spiderwick, de Holly Black, illustrées (magnifiquement) par Tony di Terlizzi.


Commençons par un détail, qui a son importance quand on parle de bouquins pour les enfants. J’ai lu quelque part « A partir de 10 ans ». Peut-être pour qu’ils le lisent tous seuls. Mais lu par les parents, je vous garanti que Ana (5 ans et demi) et Gaby (7 ans) ont été scotchés, et attendaient impatiemment la suite chaque fois que je m’interrompais. Donc si vos gamins ont déjà l’habitude d’écouter des histoires « à suivre », car il y a quand même cinq volumes assez conséquents, vous pouvez y aller.


Venons-en à l’essentiel. La famille Grace, ou du moins ce qu’il en reste depuis que le papa s’est fait la malle, s’installe à la cambrouse, dans un vieux manoir décrépit. Simon et Jared, 9 ans et Mallory, 13 ans, championne d’escrime ne sont pas enchantés mais … Mais très vite ils s’aperçoivent qu’il se passe d’étranges choses dans cette maison, et de bien plus étranges encore dans la forêt voisine. Ils vont alors découvrir un monde étrange, peuplé de lutins, trolls, elfes, gobelins … Lesquels sont, au mieux, particulièrement irritants, au pire, mortels. Et bien entendu, inutile d’en parler aux adultes autour d’eux …


Par quoi commencer ? Ce qui marche, bien entendu, c’est de prendre des enfants pour héros. Mieux encore, des enfants incompris par les adultes. Ca c’est déjà bingo. Là où Holly Black fait fort, c’est qu’elle construit une véritable histoire, avec suspense et rebondissements, et surtout, crée de vrais méchants, immondes, atroces, violents, sans pitié et sans remords. Pas des méchants pour rire qui se révèlent finalement gentils, ni des méchants dont on se moque. Non, des vrais croque-mitaines, qui font peur. Du coup, on y croit et on a envie, et peur, de connaître la suite.


Ensuite, les enfants ont des réactions d’enfants. Ils ont très peur, doutent, tremblent, rient … Comme des mômes. Et surtout, quand ils sont confrontés à la mort (et encore plus quand ils sont obligés de tuer pour sauver leur peau), ils sont choqués, secoués, bouleversés. De ce point de vue là l’histoire n’est pas édulcorée.


Le vocabulaire très riche, et demande parfois quelques explications ; et c’est très bien ainsi. Et on rit aussi, avec en particulier Tête-de-lard, le bien nommé, personnage mal embouché dont les diatribes sont d’une verdeur très … Haddokienne (ça se dit ça ?), même si elles sont sur un autre registre.


Exemple : « Faces de crapauds ! continua-t-il. Quadruple buses ! Têtes de crânes ! Bouillie de cervelle moisie ! » ou « Pour toi ce sera Monsieur Hobgobelin, mollusque d’eau sale, restifia Tête-de-lard ». Et ça, ça plait beaucoup !


Pour finir, les livres (du moins dans l’édition originale en cinq volumes) sont de magnifiques objets, avec papier somptueux et pages non massicotées, ce qui donne un rendu « magique » et les illustrations en noir et blanc de Tony di Terlizzi sont superbes.


Holly Black (texte) et Tony Di Terlizzi (illustrations) / Les chroniques de Spiderwick (The Spiderwick chronicles, 2003-2004), Pocket/Jeunesse (2004-2005), traduit de l’américain par Bertrand Ferrier.

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