Ca y est, les vacances sont là. Même si je vais encore au boulot tous les jours, je sais que les vacances sont là parce que j’ai attaqué un gros pavé qui n’est même pas du polar. Résultat, je suis complètement crevé. Parce que Chroniques des ombres de Pierre Bordage est salement addictif.
Il y a eu une catastrophe, chimique et nucléaire. Ceux qui ont eu de la chance, ou plus précisément qui avaient du blé se sont réfugiés dans des mégalopoles surprotégées, de la pollution, des radiations et surtout de ceux qui sont restés dehors. Les murailles les protègent du dehors … et les enferment, la puce implantée dans leur cerveau les protège des dangers du dedans … Et les contrôle. Jusqu’à l’arrivée des Ombres, qui commencent à faire des milliers de morts dans le Cité Unifiée de NyLoPa. Les fouineurs ces enquêteurs équipés de biopuces spéciales sont sur la brèche, mais aucune piste n’apparaît.
Dehors, chez les horcites ravagés par les maladies qui survivent dans un monde de violence et d’obscurantisme, des Cavaliers de l’Apocalypse ont fait leur apparition. Ces guerriers qui semblent invincibles massacrent les clans et rasent les villes sans distinction et ne semblent avoir aucun autre but que la destruction.
Et si les deux événements, survenus à peu près au même moment étaient liés …
Putain de conteur ! Presque huit cent pages menées tambour battant avec un sens de la narration qui ne surprendra pas les fans de Wang, ou des Guerriers du silence, mais quand même ! Je me suis fait complètement piéger. Impossible de s’arrêter, pas un chapitre qui ne se termine en suspense intolérable, et sans que jamais le procédé ne semble forcé.
Souffle épique, suspense, sens de la construction, personnages attachants, puissance de l’imagination, Pierre Bordage n’a rien perdu de son talent qui en fait un des meilleurs conteur de la littérature française.
On retrouve également son humanisme, son côté messianique ou christique qui, parfois, peut agacer mais qui n’est absolument pas gênant ici, tant on est emporté par l’histoire. Et oui, je sais, on devine avant la fin ce qu’il se passe, oui, certains rebondissements sont un poil téléphonés … mais j’ai retrouvé le plaisir d’ado qui vibre aux trois mousquetaires, même accroche de feuilletoniste.
Donc vive Bordage !
Pierre Bordage / Chroniques des ombres, Au Diable Vauvert (2013).