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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 14:36

Ca y est, les vacances sont là. Même si je vais encore au boulot tous les jours, je sais que les vacances sont là parce que j’ai attaqué un gros pavé qui n’est même pas du polar. Résultat, je suis complètement crevé. Parce que Chroniques des ombres de Pierre Bordage est salement addictif.

Bordage

Il y a eu une catastrophe, chimique et nucléaire. Ceux qui ont eu de la chance, ou plus précisément qui avaient du blé se sont réfugiés dans des mégalopoles surprotégées, de la pollution, des radiations et surtout de ceux qui sont restés dehors. Les murailles les protègent du dehors … et les enferment, la puce implantée dans leur cerveau les protège des dangers du dedans … Et les contrôle. Jusqu’à l’arrivée des Ombres, qui commencent à faire des milliers de morts dans le Cité Unifiée de NyLoPa. Les fouineurs ces enquêteurs équipés de biopuces spéciales sont sur la brèche, mais aucune piste n’apparaît.


Dehors, chez les horcites ravagés par les maladies qui survivent dans un monde de violence et d’obscurantisme, des Cavaliers de l’Apocalypse ont fait leur apparition. Ces guerriers qui semblent invincibles massacrent les clans et rasent les villes sans distinction et ne semblent avoir aucun autre but que la destruction.


Et si les deux événements, survenus à peu près au même moment étaient liés …


Putain de conteur ! Presque huit cent pages menées tambour battant avec un sens de la narration qui ne surprendra pas les fans de Wang, ou des Guerriers du silence, mais quand même ! Je me suis fait complètement piéger. Impossible de s’arrêter, pas un chapitre qui ne se termine en suspense intolérable, et sans que jamais le procédé ne semble forcé.


Souffle épique, suspense, sens de la construction, personnages attachants, puissance de l’imagination, Pierre Bordage n’a rien perdu de son talent qui en fait un des meilleurs conteur de la littérature française.


On retrouve également son humanisme, son côté messianique ou christique qui, parfois, peut agacer mais qui n’est absolument pas gênant ici, tant on est emporté par l’histoire. Et oui, je sais, on devine avant la fin ce qu’il se passe, oui, certains rebondissements sont un poil téléphonés … mais j’ai retrouvé le plaisir d’ado qui vibre aux trois mousquetaires, même accroche de feuilletoniste.


Donc vive Bordage !


Pierre Bordage / Chroniques des ombres, Au Diable Vauvert (2013).

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 23:49

C’est décidément la période des retours en arrière. Après le presque premier polar d’Elmore Leonard heureusement exhumé par Rivages et le court roman de De Cataldo, voici t’y pas que Denoël a l’excellente idée de traduire et publier, sous le doux titre de Les mécanos de Vénus, la première aventure de Hap et Leonard, les héros complètement givrés de Joe R. Lansdale.

Lansdale

Hap, blanc, plutôt démocrate et très hétéro et son meilleur (et seul ?) ami, Leonard, noir, républicain et très homo survivent en faisant des petits boulot dans l’est du Texas. Quand débarque Trudy, flamboyante, retour de flamme du passé hippie de Hap. Hap toujours un peu amoureux malgré les maintes fois où elle l’a laissé choir. Mais là elle vient pour affaire. Trudy n’a rien perdu de ses convictions des années 60 et, avec une bande de bras cassés, elle compte récupérer un magot mal acquis pour recommencer la lutte. Mais pour ça elle a besoin de Hap. Les deux compères acceptent et, bien entendu, rien ne va se passer comme prévu.


Intéressant de voir ce premier roman de la série. Venant, en France, après un Vanilla Ride ou un Diable Rouge, il montre comment Lansdale a évolué dans l’écriture de sa série.


Si l’humour et la castagne sont déjà présents dans ce premier volume, ils ne sont qu’un des éléments, alors qu’ils deviennent quasiment l’essentiel dans les derniers épisodes. Dans ses débuts l’auteur se montre un peu plus sage, et développe davantage les passés des personnages, revenant entre autres sur ces fameuses années soixante dont on peut deviner qu’elles l’ont marqué comme elles ont marqué Hap.

Attention, quand je dis « un peu plus sage », c’est par rapport à la suite, c’est déjà assez déjanté, et s’ils n’atteignent pas les sommets de grossièreté jouissives des volumes à venir, les dialogues entre les deux compères restent quand même assez éloignés du politiquement correct et de la discussion autour d’une tasse de thé …


A posteriori, et après avoir lu tous les épisodes traduits, je crois que le tournant a été pris avec Le mambo des deux ours, très violent, très sombre et en même temps d’une énergie et d’un humour fracassants.


A lire pour tous les amateurs d’une des séries les plus allumées et drôles du polar qui pourtant en compte quelques unes.


Joe R. Lansdale / Les mécanos de Vénus (Savage season, 1990), Denoël/Sueurs froides (2014), traduit de l’américain par Bernard Blanc.

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 22:57

Le libanais, tous les lecteurs de Romanzo Criminale savent qui il est. Et devinent donc que Je suis le libanais de Giancarlo de Cataldo va revenir sur sa jeunesse.

DeCataldo

Années 70, Rome. Alors que dans les rues l’extrême droite et l’extrême gauche s’affrontent, dans la cour d’une prison le Libanais, petit truand né dans le Trastevere sauve la vie du neveu d’un chef de la camorra napolitaine. Quand le patron lui offre son amitié et la possibilité de participer au trafic de drogue, le Libanais voit enfin l’occasion qu’il attende depuis des années, celle qui pourrait faire de lui et de ses amis les rois de Rome. Mais pour cela il faut trouver une mise de fond initiale. En sortant il se retrouve partagé entre ses ambitions, ses amitiés et l’amour naissant d’une jeune étudiante gauchiste, prise elle dans le tourbillon des luttes politiques.


On ne va pas mentir, Je suis le libanais est loin d’avoir l’ampleur et la puissance de Romanzo Criminale. J’ai quand même pris beaucoup de plaisir à ce prélude écrit a posteriori. C’est court et nerveux, on y trouve la capacité de l’auteur à écrire sur l’histoire de son pays au travers d’histoires de crimes. Et n’oublions pas, pour les fans de Romanzo dont je suis, le plaisir de retrouver ces personnages ambigus, humains, ni idéalisés ni caricaturés, truands bien loin de la mythologie mafieuse à la Brando.


On pourrait d’ailleurs imaginer que ce court roman soit le premier d’une série qui verrait l’auteur explorer la jeunesse de certains autres personnages de son grand roman. Certains sont déjà là, silhouettes à peine croisées d’autres n’apparaissent pas. En attendant, peut-être, la prochaine œuvre de plus grande ampleur.


Giancarlo de Cataldo / Je suis le libanais (Io sono il Libanese, 2012), Métailié/Noir (2014), traduit de l’italien par Luca et Gisèle Toulouzan.

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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 22:57

Que mes lecteurs soient remerciés, que leur descendance soit bénie jusqu’à la 5° génération ! Grace à vous, géniaux lecteurs, j’ai découvert Transmetropolitan du génial scénariste Warren Ellis. Quel pied, mais quel pied ! Encore mille fois merci.

transmetro 01

Spider Jerusalem vit en ermite depuis cinq ans, quand il est obligé de reprendre du collier, lui le journaliste le plus suivi, craint et haï de la ville. Le revoilà donc sur le sentier de la guerre, à la recherche, coute que coute, de la Vérité. Et gare à tous ceux qui se mettraient en travers de son chemin, politiques, religieux, pourris de toutes sortes. Ne pensez pourtant pas qu’il a de la pitié pour les victimes. Pour lui les victimes sont des moutons bêlants qui méritent leur sort. Alors attention les oreilles, ça va saigner.


« A ouais ? ah ouais ? Mais viens ! Viens ! T’aurais mieux fait de sécher sur les cuisses de ta mère » Ca c’est quand Spider est poli et de bonne humeur. Quel pied ! C’est fou furieux, complètement barré, anti politiquement correct, grossier, ordurier et ça dégage une énergie absolument démente.


Le dessin est à la hauteur de ces courtes histoires aussi survoltées que le « héros », débordant de bruit, de couleur et de fureur. Ca gueule, ça gicle, ça saigne, ça castagne et sa éructe. Wouaw !


Un autre petit extrait pour voir un peu ce que Spider pense des religions de tous poils qui éclosent dans la ville comme les œufs de tortues sur les plages de Guyane :

« Ouais ? Je qualifie ta « foi » de merde ? Ce type a besoin d’aide médicale s’il ne peut pas s’en sortir dans la vie sans croire à un truc invisible. » « Des putains de vampires qui sucez la volonté des gens dont le seul crime est d’être fatigués et d’avoir peur ! »

 

transmetro 02


Voilà, sachez qu’il pousse le bon goût jusqu’à avoir un flingue qui vous file une chiasse de compétition, qu’il aime bien son assistante fort gironde (mais ne la ménage pas pour autant) et qu’il est en guerre contre le Président, entre autres.


Bref un vrai délice, et comme un bonheur n’arrive pas seul, au dos ils annoncent l’année 2, donc la suite pour ce mois-ci. Ouais !!!


Warren Ellis (scénario) et Darick Robertson / Transmetropolitan (année 1) (Transmetropolitan, 2009 pour le recueil), Vertigo/Urban Comics (2014), traduit de l’anglais par Jérémie Manesse.

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5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 11:46

Juin est terminé, derniers jours de classe, les soirées des différentes associations se sont accumulées … Le père de famille est sur les rotules. Il lui faut donc une lecture « facile ». Hop, un petit Elmore Leonard inédit. Cinglés !

Leonard-cingles

Nancy est une jeune femme qui adore faire tourner les hommes en bourrique. Juste pour rire. Ryan vient de démolir un contremaître mexicain à coups de batte de base-ball. Avant il lui est arrivé de cambrioler quelques maisons, là il ne sait pas trop ce qu’il va faire, son emploi comme ramasseur de concombres étant compromis par la raclée mise à son contremaitre. Quand Nancy le voit, elle se dit que ce spécimen pourrait bien être plus amusant que les autres …


Ce n’est sans doute pas le meilleur Elmore Leonard, mais c’est quand même très bon. Les dialogues, les personnages cools, l’écriture limpide, tout est au rendez-vous.


Ce qui est intéressant c’est de voir ce roman qui n’est plus tout jeune et où le Maître est bien plus noir et dérangeant que dans sa production plus récente. Si j’en crois le ouaibe, c’est même là un de ses premiers polars, quand il a décidé d’arrêter ses westerns qui étaient d’une tonalité beaucoup plus sombres.


Mine de rien, et sans jamais appuyer le trait (sinon ce ne serait pas du Leonard), Nancy est un véritable psychopathe, qui finit par foutre la trouille ! Et tout ça avec la légèreté et la simplicité apparente habituelle. Un roman de transition donc dont l’édition par Rivages est une excellente nouvelle pour les fans de Leonard qui pourraient voir là le chainon manquant entre ses deux types de production.


Elmore Leonard / Cinglés ! (The big bounce, 1969), Rivages/Noir (2014), traduit de l’américain par Elie Robert-Nicoud.

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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 19:44

Un peu d’autopub …

 

Il y a quelques semaines, avec les copains du groupe de soul Paint It Blues on s’est payé un enregistrement, juste pour avoir quelque chose à montrer aux organisateurs qu’on va démarcher.

 

Enregistrement 02

 

Ca a donné l’occasion à notre sax de faire quelques photos où on n’est pas forcément à notre avantage (et encore je vous passe les photos où, casque sur les oreilles, on se dandine au son d’une musique qu’on est les seuls à entendre avant de hululer des Hou hou pour les cœurs).

 

Enregistrement 01

 

Et à l’arrivée 6 morceaux, dont un qu’on gardera pudiquement privé, qu’on a mis en ligne sur notre site (pour entendre les morceaux autres que celui d’accueil il fait aller sur « musique »)

A tout hasard, si ça vous intéresse et que vous êtes dans la région toulousaine …

 

Je profite de ce billet non polar pour féliciter un superbe festival toulousain qui vient de gagner un très beau prix. Il s’agit de Scientilivre, animé par l’association Délires d’encre. Ils ont gagné le prix Diderot de l’initiative culturelle.

 

Délires d’encre c’est eux, leur festival scientilivre est absolument génial, depuis des années j’y passe au minimum tout le samedi avec mes gamins qui s’éclatent dans divers ateliers puis aux jeux de société pendant que je vais assister aux conférences, tchatcher avec les libraires et les auteurs, ou suivre telle ou telle expérience scientifique. Vraiment, un prix amplement mérité et un festival qui mérite le détour pour ceux qui habitent du côté de Toulouse. Juste comme ça, cette année ce sera le week-end du 18-19 octobre et un certain Pierre Bordage est annoncé …

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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 19:43

C’est le premier roman de James Carlos Blake que je lis qui se déroule de nos jours. S’il change d’époque, on reste entre Mexique et USA dans La loi des Wolfes.

Blake

Dans la famille Wolfe on est trafiquant, de tout ce qui se trafique, de père en fils, et de mère en fille. Installés des deux côtés de la frontière entre le Mexique et les US ils trempent dans tous les trafics possibles et imaginables. Un avenir exaltant pour le jeune Eddie Gato Wolfe, mais un avenir qui se heurte à une règle inflexible du clan : Chez les Wolfe, on croit aux bienfaits de l’éducation, et il est hors de question de se lancer dans les affaires avant d’avoir obtenu un diplôme universitaire. Comme le jeune Eddie est têtu il « fugue » et va se louer comme garde du corps dans un des nombreux, et tristement célèbres cartels mexicains. Malheureusement, Eddie est têtu et imprudent, et pour les beaux yeux de Miranda, il tue un des chefs du cartel. Le voilà en fuite vers le Texas, avec une horde d’assassins aux trousses. Et bien trop orgueilleux pour demander l’aide du clan.


Un James Carlos Blake étonnant, assez atypique par certains côtés, fidèle à lui-même par d’autres.


On retrouve la violence, les relations familiales parfois complexes mais solides, l’Histoire racontée à travers l’histoire du crime. Comme toujours, dans La loi des Wolfe, il y a bien entendu une histoire très solide et fort mouvementée, mais aussi un tableau plus vaste. Un portrait de la frontière, de l’inutilité du mur construit entre USA et Mexique qui ne sert, finalement, qu’à enrichir les passeurs de toute sorte mais ne freine pas ceux qui n’ont d’autre choix que de traverser pour ne pas mourir de faim ; un Mexique complètement gangréné par l’argent et la puissance des narcos ; et les quantités d’argent colossales qui se gagnent aux limites de la légalité des deux côtés de la frontière avec ces trafics. Toujours aussi un côté western et grands espaces, même si l’action se passe de nos jours.


Mais atypique aussi, plus rapide, moins dense que certaines autres œuvres, mois lyrique. Un roman qui m’a fait penser à du Peckinpah. Montage alterné très efficace, scènes courtes, personnages croqués en quelques lignes, et après, attention les yeux, ça déménage … Un vrai plaisir, à déconseiller peut-être à ceux qui n’aiment pas trop les polars débordants de testostérone. Bien que l’un des personnages les plus étonnants soit une petite mamie, una abuelita, qui ne sort pas de sa maison … Pour les amateurs de Peckinpah, je confirme.


James Carlos Blake / La loi des Wolfe (The rules of Wolfes, 2013), Rivages/Thriller (2014), traduit de l’américain par Emmanuel Pailler.

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 08:55

OUAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS !!!!!!!!!!!!!!!

 

Ma réaction ce matin, comme les gaulois à l’entrée d’Astérix  dans le stade des jeux olympiques.

 

Pourquoi ? Non, pas de crainte, rien à voir avec le foot. C’est ça qui m’a mis en joie !

 

Je sais, ça n’ira sans doute pas très loin, mais il ne faut pas bouder les petits plaisirs. Presque aussi bon que l’annonce de la mort de cette crevure de Pinochet.

 

Ensuite à qui le tour ? Balkany ?

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 22:28

Revoici le commissaire Ricciardi créé par Maurizio de Giovanni, cette fois c’est L’été du commissaire Ricciardi.

Giovanni

Naples, écrasée de chaleur en ce mois d’août 1931. Cette nuit, alors que la fête bat son plein sur la place, la Duchesse de Camparino est assassinée dans sa somptueuse demeure. Malheureusement pour le commissaire Ricciardi en charge de l’affaire, les suspects ne manquent pas, mais il sont tous très « sensibles ». La duchesse était belle, très belle, son mari vieux, très vieux. Son beau-fils la haïssait, mais il appartient à la grande société et a des contacts privilégiés avec les maîtres de Rome. Délicat à interroger donc. Son amant officiel, qu’elle trompait allègrement, est un journaliste en vue. Et la Duchesse faisait scandale. Une enquête pas si facile qu’il y parait, et dans laquelle Ricciardi et son adjoint devront marcher sur des œufs. Sans compter que la vie personnelle du commissaire se complique …


Dès le premier roman, la série Ricciardi a été intéressante. Il est d’autant plus remarquable de voir que, d’ouvrage en ouvrage, elle devient chaque fois plus passionnante. Le « printemps » montait d’un cran, cet été du commissaire Ricciardi hausse encore le niveau.


On retrouve la virtuosité dans la construction et la finesse de l’intrigue, auxquelles se rajoute ici un jeu de correspondances dans les actes des uns et des autres. On sent et on ressent le plaisir qu’à dû éprouver l’auteur à ces réponses, à ces similarités d’actions et de sentiments des différents protagonistes de l’histoire. C’est très bien amené, et c’est réjouissant.


Ce jeu, cependant n’a rien d’artificiel et ne diminue jamais l’empathie et l’émotion que dégage le roman. En faisant le choix d’un personnage central qui ressent, dans son âme, la dernière douleur des défunts, De Giovanni a fait un pari qui aurait pu se révéler catastrophique s’il avait cédé à la facilité du pathos, ou s’il s’en servait pour résoudre ses enquêtes. Maîtrisé de main de maître, cela devient extrêmement émouvant. On souffre avec Ricciardi, on souffre avec les victimes, de la jalousie, de la faim, du fascisme.


En toile de fond, le fascisme est de plus en plus présent, dans ses manifestations les plus brutales comme les plus sournoises. Et là encore, c’est fait sans insister lourdement.


Pour finir, un double suspense est en train de naître : Outre la résolution de l’intrigue, que va devenir la vie personnelle et sentimentale de Ricciardi ? Une question qui court tout au long des deux derniers épisodes, et qui reste ouverte. Ouverte et liée à une des thématiques centrales du roman : La jalousie, souvent présente dans les polars, ici superbement mise en scène.


Restent une exclamation : « Vivement l’automne ! » Et une interrogation angoissée : « Est-ce que ça va vraiment s’arrêter après le quatrième ? Faudra-t-il supplier Maurizio de Giovanni de continuer, ou est-ce déjà prévu ? »


En attendant, régalez-vous avec les plats de Lucia, les odeurs des fleurs d’Etorre, transpirez sous le soleil de plomb de Naples, lisez Maurizio de Giovanni.


Maurizio de Giovanni / L’été du commissaire Ricciardi (Il posto di ognuno, L’estate del comimissario Riciardi, 2009), Rivages/Noir (2014), traduit de l’italien par Odile Rousseau.

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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 23:45

Pour le coup, cette fois, ce n’est pas vous qui creusez !

Ne serait-ce que pour ça, Monsieur Eli vous ne serez jamais oublié.

Merci, amusez-vous bien là-haut avec Lee Van Cleef.

 

eli-wallach

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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