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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 22:46

Avec Polaroïd les éditions In8 tentent quelque chose de difficile : donner leur chance à des novellas, ces textes trop longs pour être des nouvelles, trop courts pour des romans. Une distance certainement difficile à appréhender pour un auteur (mais qu’est-ce que j’en sais moi, qui suis incapable d’imaginer le début de commencement d’une histoire ?). Toujours est-il qu’avec Moskova je trouve qu’Anne Secret n’a pas tout à fait trouvé la bonne distance.

 

SecretFin 89, le mur de Berlin tombe. Euphorie dans toute la ville. Pas pour tous. Anton, français qui vivait à Berlin Est fuit, avec de faux papier, et retourne à Paris. Là il vivote, grâce à l’aide de son frère, dans la crainte perpétuelle. Mais dans la crainte de quoi ?


Pourquoi ai-je dit qu’à mon goût Anne Secret n’a pas trouvé la bonne distance ? Juste parce que je suis resté sur ma faim.


Le plus réussi dans le roman ce sont les personnages et la description de la solitude. Solitude due à la crainte, au manque de confiance en soi, au coups de la vie, aux petites saloperies de l’existence qui, sans la détruire complètement, érodent petit à petit l’envie de vivre, qui confortent dans l’idée qu’on est fait pour la grisaille. La galerie de personnages est très réussie, avec ceux qui doutent, ceux qui se battent encore, et ceux qui profitent … Tout une population parisienne populaire en train de disparaître, chassée peu à peu hors de la ville.


Là où je suis resté sur ma faim c’est que j’aurais eu envie de les côtoyer un peu plus longtemps, et que la fin tombe de façon un peu abrupte avec un dénouement un poil artificiel. Finalement, je me demande si le texte n’aurait pas gagné à être recentré sur la vie quotidienne quitte à laisser tomber le prétexte historique (chute du mur et secrets de la RDA révélés …).


Ceci dit, mieux vaut un texte que l’on trouve trop court qu’un texte qui semble bien trop long ! Je suis curieux de connaître vos avis.


Anne Secret / Moskova, In8/Polaroïd (2012).

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 22:07

KO

Boxe et polar, une fois de plus mariés. Par Jérémie Guez dans Balancé dans les cordes. Un beau combat qui se termine par un KO.

guez

Tony doit son salut à la boxe. Pas de père, une mère qui boit, fume et tapine, les cités de la zone parisienne … c’est grâce à la boxe qu’il a pu ne pas sombrer. Et même s’élever puisqu’il est à quelques jours de livrer son premier combat professionnel. Malheureusement, quand on vit sur le fil du rasoir le moindre faux pas est fatal. Quand un dealer tabasse sa mère, Tony va voir le caïd du nord parisien et lui demande son aide pour la venger. Le doigt dans l’engrenage, le faux pas fatal qui entame une descente aux enfers.


Passons sur quelques coquilles tellement hénaurmes que je les ai vues (moi qui ai tendance à lire un peu vite et à passer sur ces « détails »).


Boxe, banlieue, pègre et polar. C’est classique, et ça marche si c’est bien mené. Et ici c’est bien mené. Une histoire classique qui sert de prétexte à la description d’un milieu et d’un môme qui tente de s’en sortir. Description âpre d’une situation difficile qui ne cache rien de la misère sans jamais tomber dans l’apitoiement ou l’angélisme.


Certes on pourrait reprocher à ce polar de ne rien apporter de vraiment nouveau ni dans le fond, ni dans le forme. Mais on a là un bon polar qui se lit avec intérêt et plaisir, agrémenté de morceaux de bravoures bien maîtrisés et d’une écriture particulièrement resserrée et adaptée dans les scènes de boxe. Que demander de plus ?


Jérémie Guez / Balancé dans les cordes, La Tengo (2012).

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 23:13

Je viens de m’apercevoir, par le plus grand des hasards, que j’arrive à la millième bafouille publiée ici. 1000 ! kilucru ?

Sur ces mille papiers, on trouve des infos diverses et plus ou moins pertinentes (comme ce que vous êtes en train de lire). Environ 150 papiers sur des polars français et autant (ou presque) sur des polars américains, les latinos, italiens, espagnols, grands-bretons et irlandais s’équilibrent ensuite, juste derrière … les coups de sang.

 

Je ne vais pas vous gaver plus longtemps avec des chiffres, juste profiter de ce billet « pour rien » pour vous signaler deux petits liens :

 

Tout d’abord Pierre fait renaître « Du noir, mais pas que » de ses cendres.

 

Ensuite François Morel est toujours drôle et pertinent.

 

Et à tout hasard, si j’ai ici des visiteurs de sud-ouest, demain, à l’heure de France-Irlande, je serai à Lalbenque, haut-lieu de la truffe (la vraie, la gouteuse, pas une des ministres dont parle François Morel), pour faire de la musique avec des potes dans le bar du village. Au programme Otis Redding Ray Charles, Tina Turner et quelques autres dans le même style.

 

Prochainement ici même deux courts romans de Jérémie Guez et Anne Secret et le machin qui en ce moment me retourne l’estomac, La belle vie de Matthew Stokoe.

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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 22:35

Le début d’année est très riche. Et parmi les livres à ne rater sous aucun prétexte, le dernier Deon Meyer, A la trace, un pavé (plus de 700 pages) qui risque de vous faire passer quelques moments de fébrilité, de ceux où vous essayez vainement de vous débarrasser d’un pote, d’un parent, d’un collègue … qui vous empêchent de vous replonger dans le bouquin en cours. Tout ça pour être désolés quand vous le terminez.

 

Meyer

 

Milla, mère au foyer dans une famille aisée décide de plaquer un mari et un fils qui la méprisent. Elle trouve un travail de rédactrice à l’Agence de Renseignement Présidentielle au moment où celle-ci commence à s’intéresser de très près à l’agitation soudaine d’un groupe d’extrémistes liés à Al-Qaïda.


Lemmer, garde du corps privé de l’agence Body Armour est recruté pour accompagner le transport, soi-disant sans surprise, de deux rhinocéros noirs du Zimbabwe à une réserve privée en Afrique du Sud.


Mat Joubert vient de démissionner de la police du Cap et est entré dans la grosse agence de privés montée par un ex collègue. Sa première mission consiste à retrouver un homme, employé sans histoire de la compagnie de bus municipale, qui a disparu depuis quatre mois sans laisser la moindre trace.


Mais quel est donc le lien entre ces trois histoires ? Et que vient faire Lukas Beker, archéologue, dans cette mélasse ? Cela, seul Deon Meyer le sait …


Plus de 700 pages et pas une baisse de rythme, pas un moment de trop. Deon Meyer au sommet de son art qui convoque ici quelques-uns de ses anciens personnages pour ce thriller impeccable. Et c’est un des grands plaisirs de ce roman que de retrouver Mat Joubert de Jusqu’au dernier, Lemmer de Lemmer l’invisible , et même d’entendre évoquer Griessel du Pic du Diable  et de 13 heures. C’est d’ailleurs un bon indicateur de la qualité d’un auteur, cette capacité à créer des personnages qu’on est tellement content de retrouver.


Une histoire excellente et des personnages attachants, voilà une bonne base. Mais comme souvent chez Deon Meyer, son roman offre encore plus. En plus de prendre un plaisir immense à l’intrigue, le lecteur voyage, apprend à connaître un pays contrasté, passe d’une banlieue chic au racisme feutré (pas trop feutré) à un parc en pleine nature, suit une enquête des services secrets après avoir roulé dans la brousse avec deux rhino à l’arrière du camion, lit des rapports de documentalistes pour suivre ensuite une scène d’action millimétrée … Le tout en toute fluidité, sans jamais donner l’impression de forcer le trait ou de faire quelque chose de difficile. Et pourtant, cela doit l’être, difficile, d’amener tout cela de façon en apparence aussi naturelle.


Au final, on a une image sociale, historique, économique, géographique, géopolitique, criminelle et politique du pays, alors qu’on a eu l’impression, tout le temps, de lire un thriller tiré au cordeau. Chapeau l’artiste !


Deon Meyer / A la trace (Spoor, 2010), Seuil/Policiers (2012), traduit de l’afrikaans par Marin Dorst.

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 16:54

Me revoilà. Je ne vous avais pas oubliés, je ne m’étais pas perdu dans le boulot, mais dans Les traîtres, pavé passionnant de Giancarlo de Cataldo. L’auteur du monumental Romanzo criminale, son meilleur roman jusque là, quitte (momentanément ?) le polar et revient en fanfare avec ce roman historique incontournable.


De CataldoDe 1844 à 1870 ce qui sera l’Italie est en guerre. Français, patriotes, mafia (qui ne s’appelle pas encore la mafia), camorra, empire austro-hongrois … complotent, trahissent, promettent, tuent, gracient au gré des alliances qui se font et se défont dans le grand bouillonnement que l’on pourra ensuite appeler l’unification de l’Italie. Espions, utopistes, modérés, radicaux, marxistes, paysans, nobles, affairistes, aventuriers, truands … Tous participent, tous ont un but. Dans ce chaos, Giancarlo de Cataldo nous attache plus précisément aux pas de :

 

- Lorenzo Di Vallelaura : patriote originaire de Venise qui, pour sauver sa peau, est contraint de devenir espion pour l’empire austro-hongrois … dans un premier temps.

- Lady Violet : Dame de la noblesse anglaise aux idées progressistes qui va soutenir les mouvements les plus radicaux en faveur de l’unité italienne.

 - Striga : Jeune italienne muette aux talents mathématiques très en avance sur son époque. Génie pour les uns, sorcière pour les autres.

- Terra di Nessuno : guerrier sarde qui passera des cachots les plus sordides à un poste de député sans jamais renier ses engagements premiers.

- Salvo Matranca : jeune membre de la Société (future Mafia).

- Paolo Vittorelli dela Mogière : Chef des services secrets du Piémont … dans un premier temps

Mais également, Giuseppe Garibaldi, Victor Emmanuel II, Napoléon III, Giuseppe Mazzini et bien d’autres personnages, réels ou imaginés par l’auteur.


Une première constatation s’impose : je suis d’une ignorance crasse, vraiment crasse, sur ce pan entier de l’histoire de notre voisin. En gros que savais-je de l’Italie ? Garibaldi et la marche sur Rome, et après on passe directement à Mussolini …


Donc difficile de prétendre que j’ai vraiment tout retenu de la trame fort complexe d’intérêts divers, de magouilles, de jeux d’influences, d’aller-retour … un lecteur plus cultivé sur la question pourra sans aucun doute apprécier cette dimension qui m’a un peu échappée (doux euphémisme !).


Ce qui ne m’a pas échappé par contre c’est le souffle romanesque de cette épopée fascinante. Car au-delà de l’intérêt historique (immense, même pour un ignare), on est en premier lieu happé par les personnages, par les histoires immergées dans l’Histoire. Et c’est bien là la première réussite éclatante du roman, qui confirme le talent de l’auteur, capable de mêler histoires individuelles et histoire collective, capable de nous intéresser à une multitude de personnages, sans en sacrifier aucun. On retrouve ici toute la richesse et la puissance de Romanzo Criminale.


Et pour ceux qui se demanderaient pourquoi écrire aujourd’hui sur cette période, il suffit de lire, et de voir comment,

- mêlés à de vrais idéalistes, ceux qui gagnent à l’arrivée sont les affairistes, ceux qui veulent faire de l’argent, quel que soit le vainqueur,

- les mouvements de truands comme la mafia et la camorra savent, déjà, se mettre du côté du vainqueur,

- cette unité de façade se heurte à des préjugés entre sud et nord

pour se rendre compte que c’est en comprenant cette période de l’histoire italienne qu’on peut commencer à comprendre ce qui se passe aujourd’hui.


Pour résumer, un roman au souffle épique unique, qu’on lit avec un plaisir immense, et qui, en plus, rend un peu plus cultivé, à défaut de rendre plus intelligent.


Giancarlo de Cataldo / Les traîtres (I traditori, 2010), Métailié (2012), traduit de l’italien par Serge Quadruppani.


Je vous laisse pour un moemnt, je viens d’entamer les plus de 700 pages du dernier Deon Meyer

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 17:51

Au lieu-dit Noir-Etang est un roman relativement ancien (1996) de Thomas H. Cook. Plus ancien du moins que les derniers traduits, des Feuilles mortes aux Leçons du mal. Est-ce à dire qu’il s’agit d’un fond de tiroir repêché pour profiter de la notoriété grandissante de son auteur ? Que nenni, c’était déjà, il y a un peu plus de quinze ans, un grand roman à la construction impressionnante.

 

cookFin des années vingt, dans une petite ville côtière sur sud des Etats-Unis, l’arrivée de Mlle Channing, fort belle jeune femme qui va être professeur d’art plastique à la très sérieuse Chatham School ne passe pas inaperçue.

 

Cinquante ans plus tard, Henry Griswald, fils du directeur de l’époque, se souvient de cette année qui a changé sa vie. Une année qui se termina dans le sang et le scandale de l’affaire de la Chatham School …

 


Thomas H. Cook déjà au sommet de son art en 1996. Sa façon de mêler passé et présent, récit et souvenir, d’annoncer le drame dès les premières pages tout en réussissant à en masquer les détails les plus importants jusqu’à la toute fin est d’une finesse et d’une efficacité redoutables. Une construction absolument virtuose, au service de la description sans pitié d’une époque et d’un lieu étouffants, d’une mentalité étriquée, du rejet de tout ce qui peut être différent … le tout allié à une grande humanité et une grande tendresse pour les victimes.


On le voit, toutes les thématiques de ses romans à venir sont là, y compris la relation père / fils, y compris quelques personnages d’une rigidité effrayante. Comment aussi le dysfonctionnement à l’intérieur d’une famille est révélateur de celui d’une société toute entière. Comment un individu peut être détruit par le regard porté par les autres …


Quant à la maîtrise de l’intrigue c’est du grand art. Thomas Cook donne l’impression de tout révéler dès le départ … et pourtant le lecteur se fait embarquer comme un bleu pour ne découvrir la vérité, toute la vérité que dans les dernières pages. Du grand art vraiment.


Thomas H. Cook / Au lieu-dit Noir-Etang (The Chatham school affair, 1996), Seuil/policiers (2012), traduit de l’américain par Philippe Loubat-Delranc.

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 10:14

Donald Westlake est mort, et pourtant il n’a pas fini de nous surprendre. Son œuvre est tellement riche qu’il est quasiment impossible de la connaître à fond. La publication ce mois-ci de Mémoire morte, redécouvert aux US après sa mort (alors qu’il date des années 60 et n’avait jamais été publié) en est la preuve éclatante.


Westlake memoirePaul Edwin Cole est acteur. Etait acteur plus exactement. Jusqu’au jour où, dans une petite ville perdue, un mari jaloux le surprend dans sa chambre d’hôtel avec madame et lui fait subir un tabassage en règle. Après quelques jours de coma Paul doit se rendre à l’évidence, il a perdu la mémoire. Il sait vaguement qu’il était (est ?) acteur et qu’il habite (habitait) New York, rien de plus. Situation d’autant plus précaire qu’il n’a pas assez d’argent pour revenir chez lui. Il va lui falloir s’installer quelque part et travailler pour gagner le prix du billet de bus. Au risque, peu à peu, d’oublier son identité première … Un tragique course contre l’amnésie commence.


Ecrit donc dans les années soixante ce magnifique roman ne fut publié qu’après la mort de Donald Westlake. Trop sombre ? Trop désespéré ? Il est vrai qu’il ne colle pas, a priori, avec ce que l’on croit savoir de l’inventeur de John Dortmunder … Sauf au moins une chose. Dans un excellent documentaire dont j’ai causé ici, Tonino Benacquista dit son admiration pour le Maître et en particulier pour sa capacité à prendre une idée ou une situation archi classique, et à la retourner comme une crêpe pour en faire une intrigue absolument unique. C’est comme ça qu’avec Dortmunder voler une banque veut dire emporter la banque entière … Idem ici. Les amnésiques ont été et seront encore utilisés dans le polar. En général l’amnésique était un super flic/agent/truand … Bref un type dangereux, qui sait faire plein de choses qu’il redécouvre petit à petit. Ici non. Paul Cole est désespérément normal, un tout petit peu glamour avant, complètement terne après. Et n’attendez aucune révélation fracassante, il n’y en aura pas. Voilà la crêpe retournée, et une intrigue unique.


C’est à une plongée, un naufrage dans la grisaille que nous invite Westlake. C’est poignant, désespéré et désespérant. D’un pessimisme absolu sur la nature humaine et nos relations avec les autres. Un roman absolument magnifique qui voit un personnage sombrer sans rémission à la recherche de lui-même. L’écriture est d’une sobriété exemplaire, la progression dramatique fine et subtile et la conclusion implacable.


Implacable et là aussi tout en finesse, car voici la dernière phrase : « Il aurait pu pleurer en cet instant, enfin, mais la fille revenait déjà. » Ce pourrait être une conclusion qui ouvre sur un avenir souriant. Il n’en est rien, c’est le dernier clou du cercueil …


Un autre avis (un autre mais fort semblable comme souvent …) et surtout d’intéressants détails expliquant pourquoi ce roman nous arrive si tard chez Yan.


Donald Westlake / Mémoire morte (Memory, 2010), Rivages/Thriller (2012), traduit de l’américain par Gérard de Chergé.

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 20:31

Pour les toulousains, une rencontre polar à laquelle je ne pourrai malheureusement pas participer.


Vendredi 3 février à 18h00 un nouvel auteur espagnol traduit chez Actes Sud, Victor del Arbol viendra présenter La tristesse du samouraï à la librairie Ombres Blanches.


Pour plus de détails, c’est là. Pour ma part je peux difficilement vous en dire plus, si ce n’est que je suis désolé de rater ça.

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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 21:40

Une curiosité chez Asphalte, petit roman d’un auteur totalement inconnu (du moins inconnu de moi) qui vaut le coup que l’on prenne le temps de le découvrir. Il s’agit de Black music du brésilien Arthur Dapieve.


DapieveMichael Philips, jeune américain de 13 ans vivant à Rio avec ses parents, est enlevé par un gang qui compte en tirer une rançon. Ses kidnappeurs, et leur chef Musclor, ne sont guère plus âgés que lui et veulent 200 000 dollars pour acheter des armes. Détenu dans une favéla, Michael, fan de jazz survit dans un mélange de rap (son ravisseur veut devenir rappeur), de funk (musique préférée de la favela) et du souvenir des chorus de Miles Davis … Le tout rythmé par les coups de feu des affrontements entre les différentes bandes.


Récit à trois voix, Michael, Musclor et Jo, une de ses très jeunes maîtresses. La langue change avec le narrateur, adopte son rythme, sa musique interne. Rythme et pulsation, vie au jour le jour, c'est cela qui donne sa dynamique au roman.


Portrait sans illusion d'un monde perdu, où la plus étonnante candeur côtoie la pire violence, où la cruauté peut voisiner une étrange innocence. Les ruptures de langue passent très bien, l'ensemble est cohérent et surprenant, tout autant que prenant. Une curiosité à ne pas manquer.


Arthur Dapieve/ Black music (Black music, 2008), Asphalte (2012), traduit du brésilien par Philippe Poncet.

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 17:04

Pour ceux que ça intéresse, Le Parrain du polar, notre Président de Toulouse Polars du Sud a été filmé et enregistré lors de son discours d’inauguration en octobre dernier. C’est maintenant en ligne.

 

Pour la bonne humeur Maester est de retour. Et c’est toujours aussi bon.

 

Et pour le plaisir, parfois drôle et toujours pertinente, cette interview du très grand Russell Banks qui sait si bien dire ce qu’il pense des présidentielles américaines à venir.

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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