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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 18:31

J’ai la flemme, donc vous chercherez les références des dessinateurs tout seuls, comme des grands.

 

Pour tous ceux qui, comme moi, se désolent d’arriver à la fin de Sandman, j’ai découvert dernièrement que Neil Gaiman avait écrit les scenarii de deux BD consacrées à Death, une des sœurs de Sandman, alias Dream, alias Morphée alias … Quant à Death j’imagine qu’il est inutile de traduire.

 

Chez Terry Pratchett (compère de Neil Gaiman, et pas seulement pour De bons présages leur roman à quatre mains absolument génial) la Mort est masculin, squelettique et muni d’une faux (oui muni, sans « e » si vous avez lu les annales du Disque Monde, sinon je répète, la Mort est Un, pas Une).

 

Chez Neil Gaiman, et en particulier dans la série Sandman, Death est féminine, et même sacrément féminine, jugez plutôt.

 

 

Si l’on compare à Sandman, les deux volumes sont minces, les intrigues plus succinctes, les situations moins fouillées. Mais l’on retrouve l’univers de cette BD culte.

 

La vie à quel prix et Temps forts de la vie ont pour protagonistes principales, Foxglove, une chanteuse folk rock qui commence à percer et sa copine. Autour d’elles une galerie de personnages très gaimaniens, comme une sorte de sorcier qui croit accéder à l’immortalité en volant le grigri de Death, un ado mal dans sa peau qui pense se suicider, les rues de New York la nuit et leur faune, le monde du spectacle et sa faune non moins exotique …

 

Et Death. Séduisante, attirante, à la fois si proche et si distante, si compréhensive et si implacable. Death quoi. Comme toujours chez Gaiman c’est tendre, poétique, très humain, et l’humour effleure toujours. Comme toujours chez Gaiman, ça en dit beaucoup plus sur nos vies, notre rapport aux mythes et à la mort qu’il n’y semble au premier regard. Comme toujours chez Gaiman c’est magnifiquement raconté. Et comme toujours chez Gaiman, c’est trop court, on en voudrait bien un peu plus …

 

Je ne sais pas si les autres frères et sœurs de Dream vont aussi être ainsi mis au centre de nouveaux récits. Ou si c’est déjà fait. On ne peut que le souhaiter.

 

Neil Gaiman / La vie … à quel prix (The high cost of living), trad de l’anglais par Geneviève Coulomb. Panini Comics. Et Temps forts de la vie (The time of your life), trad de l’anglais par Geneviève Coulomb. Panini Comics.

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 22:34

Vieux motard que jamais comme on dit sur la route …

 

Au moment de sa sortie je n’avais pas lu ce bouquin dont on avait beaucoup parlé. Puis comme on me l’a offert, je l’ai lu. Je vais donc de ce pas vous parler de La route de Cormac McCarthy.

 

Inutile de s’étendre sur l’intrigue, tout le monde la connaît : Une catastrophe a tout détruit. Une couche de poussière et de suie recouvre tout, cache le ciel. Tout est gris et froid. Sur la route, un homme et son fils tentent de survivre et fuient l’hiver, en direction du sud. Ils ne croisent que désolation, solitude, et quelques survivants, transformées en bêtes sauvages. L’homme n’a qu’un seul et unique but : la survie du petit.

 

Sec, glaçant et impressionnant. Une prose au service d’une histoire. Une prose aussi grise, sèche et désolée que le paysage. Aussi dépourvue de chair que les corps émaciés des survivants. Aussi dépourvue de joie que le monde décrit.

 

On prend ce bouquin en pleine poire. C’est une vision désespérée et désespérante. C’est aussi une vision très américaine pour supposer ainsi qu’en cas de catastrophe, nul réflexe de solidarité ne subsisterait, que ce ne serait plus que chacun pour soi. Seul le petit, l’enfant vierge de souvenirs du monde d’avant, tend instinctivement à aider les épaves qu’ils croisent. Seule son influence empêche le père de sombrer définitivement dans l’inhumanité.

 

Des latino-américains auraient écrit un roman avec beaucoup plus de sang, de fureur et de rage, mais ils auraient également mis en scène des communautés qui cherchent à reconstruire quelque chose, ensemble. Cormac McCarthy écrit ce lent et inéluctable naufrage, d’une froideur absolue, totalement dédramatisé, au sens où il n’y a aucun ressort dramatique ou presque, ou rien ne vient rider la surface grise et lisse de l’horreur totale. Pas de cri, pas de révolte, pas de hurlements, pas d’explosions. Quelques sanglots, la peur, la pluie et une toux, rien de plus. Aucune aide à attendre, de personne.

 

Ce n’est pas un livre agréable, pas un livre que l’on relira, même pas forcément un livre qu’on aime, mais c’est un livre qu’on ne peut lâcher, et qu’on ne risque pas d’oublier.

 

Petit mouvement de mauvaise humeur quand même : l’édition de poche (points) que j’ai eu dans les mains est truffée de coquilles : mots coupés en deux, mots collés, lots compressés … Au point qu’il y a même parfois des mots qui manquent carrément. Une honte.

 

Cormac McCarthy / La route, (The road, 2006) Points (2009), traduit de l’américain par François Hirsch.

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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 20:44

Comme promis ci-dessous, voici donc un des monuments de la rentrée littéraire. Un monument inclassable, à l’image de ses auteurs, le collectif italien Wu Ming qui, partant du constat bien connu que l’histoire est écrite par les vainqueurs, nous présente dans Manituana la guerre d’indépendance américaine sous un jour totalement inédit en présentant le point de vue des vaincus. Ou plus exactement, de certains vaincus.

 

En 1775, sur la côte est de ce qui n’est encore qu’une colonie anglaise, sur les rives du fleuve Mohawk, un irlandais, Sir William Jonhson commissaire aux affaires indiennes de Sa Majesté et un sachem mohawk ont réussi à créer une communauté métisse où anglais, irlandais, écossais et indiens des six nations iroquoises vivent en parfaite harmonie. Une harmonie chaque jour mise en danger par l’implantation de nouveaux colons qui s’appuient sur le mouvement indépendantiste né à Boston pour contester les droits des indiens et leur prendre leurs terres.

 

Face à cette agression les héritiers de Sir William décident d’envoyer une délégation à Londres pour proposer au roi Georges III de défendre la couronne, et lui demander en échange de protéger leur terre. C’est ainsi que Joseph Brant Thayendanega, Philip Leroy dit Grand Diable, guerrier Mohawk légendaire et redouté et Peter Johnson, jeune homme aussi à l’aise avec un violon qu’avec un tomahawk vont traverser l’Atlantique, connaître Londres, sa noblesse et ses bas-fonds, avant de revenir combattre dans leurs forêts natales.

 

Manituana est un roman qui se gagne. Les premières pages sont denses, avec de très nombreux personnages et l’on se perd un peu au début. Mais si on fait un tout petit effort, rapidement la magie opère, et on entre de plein pied dans un grand, grand roman.

 

Pour vous donner une idée, il m’a fait penser à Water Music de TC Boyle, rien moins. Même ampleur, même ambition, même souffle, même capacité à jongler avec les lieux, les ambiances, les personnages et les voix.

 

Je ne sais pas comment les cinq auteurs ont travaillé, s’ils se sont partagés les chapitres suivant les lieux ou les personnages centraux ou si tout a été écrit à cinq mains. Le résultat est parfaitement cohérent et d’une richesse époustouflante. On passe d’une traque en forêt qui m’a ramené bien des années en arrière, quand je suivais à la trace le dernier des Mohicans, à une ambiance de perversion et de décadence fellinienne dans un salon de la noblesse anglaise ; d’une remontée de rapides à la frontière du Canada à la puanteur et la misère des bas-fonds londoniens ; du discours poétique d’un sachem mohawk à la harangue argotique d’un coupe-jarrets de Soho … (il faut à ce propos saluer le travail du traducteur Serge Quadruppani qui a su rendre tous ces niveaux de langage).

 

Richesse historique ensuite, avec ce point de vue étonnant, décalé, qui met en lumière les motivations de ceux qui combattent la main mise anglaise au nom de la liberté. Liberté certes, mais pour eux, et pour eux seuls. Liberté pour ceux qui sont comme eux, pensent comme eux, prient comme eux, vivent comme eux. Liberté de garder leurs profits, liberté de prendre toutes les terres qu’ils veulent, liberté d’éliminer tout obstacle. Liberté de tuer, d’éradiquer ceux à qui appartient cette terre qu’ils convoitent. Au nom de la civilisation bien entendu. Un point de vue iconoclaste qui fait dégringoler de leurs piédestaux quelques icônes de l’histoire américaine telle qu’elle est enseignée, au moins chez nous.

 

Tout cela est rendu passionnant, au premier degré, par des personnages extraordinaires, que l’on ne voudrait plus lâcher, et que l’intrigue plonge au cœur de la guerre, sale, cruelle, injuste, comme toutes les guerres. Une guerre dont personne de peut sortir grandi, ou tout le monde doit, à un moment ou un autre, aller à l’encontre de ses convictions les plus profondes.

 

La quatrième de couverture indique que le roman a gagné le prix Sergio Leone 2007 et le prix Salgari 2008. Je ne sais pas ce qu’ils recouvrent, mais ces deux noms ne sont pas associés pour rien à ce monument. Si vous aimez Emilio Salgari (ou Alexandre Dumas), si vous avez rêvé avec Fenimore Cooper, si Water Music vous a emballé, si, comme Paco Ignacio Taibo II  vous préférez les histoires de perdants magnifiques à celles de battants bling bling, lisez Manituana de Wu Ming.

 

Pour en savoir plus sur Wu Ming vous pouvez aller sur le site du collectif ; il s’appelle simplement Wu Ming Foundation, et vous pouvez également aller sur le site qu’ils ont dédié à Manituana, le roman, les lieux, la chronologie … Il existe en italien, anglais et espagnol. Reste à trouver des volontaires pour le traduire en français …

 

Wu Ming / Manituana, (Manituana, 2007) Métailié (2009), traduit de l’italien par Serge Quadruppani.

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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 23:21
Je vous délaisse un peu ces derniers temps.

Il fait chaud, ce sont les derniers jours de vacances, les copains passent, on se balade, on discute ... Du coup les lectures avancent peu.

Mais, très bientôt, ici même, le premier choc de la rentrée littéraire, un monument signé Wu Ming.

Serge Quadruppani l'avait annoncé dans son interview, il vient de sortir, c'est à lire. Je vous en cause d'ici quelques jours.

D'ici là, si voux êtes impatients, j'avais déjà causé de Wu Ming ici.
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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 18:34

J’avais vu quelques critiques élogieuses de ce roman au moment de sa sortie et l’avais noté dans un recoin de ma petite tête. J’ai enfin trouvé le temps de lire Le chœur des paumés, de l’irlandais Gene Kerrigan.

 

L’inspecteur Harry Synnott, garda à Dublin, est prêt à manipuler les preuves pour faire condamner les coupables qui risquent de s’en tirer. Un fils de bonne famille viole des filles qui n’obtiendront jamais justice juste parce que sa famille a les moyens de s’acheter de bons avocats. Dixie bataille pour trouver un boulot et récupérer son fils de cinq ans dont la garde lui a été retirée, elle sert parfois d’indic à Harry. Joshua Boyce, braqueur professionnel, prépare un nouveau casse … Eux et quelques autres vont se croiser, se télescoper, pour le meilleur, et surtout pour le pire.

 

Plus qu’aux auteurs de procédural classiques comme Ed Mcbain ou John Harvey, c’est au Short Cuts d’Altman que fait penser ce pathétique chœur de paumés. Pas de grande enquête, pas de héros, pas de flics infaillibles, pas de leçon, juste des hommes et des femmes qui se débattent, comme ils peuvent, pour survivre dans la nouvelle Irlande, celle des gagnants, de la prospérité, des entrepreneurs, de la richesse acquise d’un coup.

 

Ce récit choral construit par petites touches le portrait d’un pays qui croit au discours néolibéral bien connu, matraqué, rabâché jusqu’à la nausée par tous les media, et tous les hommes politiques. Un discours qui monte en épingle quelques réussites financières, clinquantes et vulgaires, et évite surtout de voir tous ceux qui restent en rade. C’est bien sûr à ceux là que s’intéresse Gene Kerrigan, dans ce roman magnifiquement construit, terriblement humain, et totalement désespéré.

 

Chez Kerrigan il n’y a pas de rédemption, pas de victoire des bons, ni de la loi, ni même de la justice ou de la morale. Bienvenue dans la vraie vie, où ce sont souvent les plus riches et les plus pourris qui gagnent. Pas de fin heureuse, pas de conclusion flamboyante, juste un constat amer, et les portraits d’hommes et de femmes laminés.

 

Le roman noir irlandais est décidément riche, signe incontestable que la situation du pays doit être moins flambante que tout ce que l’on veut bien nous raconter !

 

Gene Kerrigan / Le chœur des paumés, (Midnight choir, 2006) Le Masque (2009), traduit de l’anglais par Frank Reichert.

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 11:24

Parallèlement à la découverte de nouveaux auteurs, Moisson rouge poursuit la réédition de perles passées et totalement oubliées. Cette fois, il s’agit d’un roman de David Goodis (dont Rivages d’ailleurs sort également un titre, Nightfall), Cassidy’s Girl.

 

Le roman est précédé d’une excellent présentation de James Sallis qui, bien mieux que je ne saurais le faire, présente l’homme et son œuvre.

 

Cassidy vit dans le quartier des docks de Philadelphie. Il sombre peu à peu, malgré son boulot de chauffeur de bus. Et il noie de plus en plus sa déprime dans les verres de whisky chez Lundy, bar fréquenté par les épaves du quartier. Avant, il y a longtemps, Cassidy a été un héros de la guerre, et un pilote respecté dans une grande compagnie aérienne. Jusqu’à l’accident dont il a été, à tord, jugé coupable, qui l’a cassé. Maintenant, quand il n’est pas au volant de son bus, il partage son temps entre les bagarres épuisantes avec Mildred, sa femme, et l’alcool chez Lundy. Jusqu’à ce qu’il rencontre la douce Doris, et entrevoit une possibilité de rédemption.

 

Comme l’explique James Sallis dans sa préface, on a là un David Goodis dans la plus pure veine : ambiance nocturne, repère de paumés, les docks, le pluie, l’alcool … et un héros qui a chuté, voit une possibilité de s’en sortir, miraculeusement, et finit par plonger encore plus profond. Et les femmes, toujours les femmes, cause de déchéance, ou lueur d’espoir, mais toujours au centre des romans. Il ne manque plus que la lune dans le caniveau …

 

Comme toujours c’est tendre, poignant, déprimant. Ensuite on aime ou pas les histoires de Goodis . J’avoue que j’avais arrêté après en avoir lu deux. Et je retrouve mes sensations d’il y a bien des années : Une très belle écriture, une empathie qui fait qu’on plonge avec les personnages, une grande tendresse pour ces paumés, un pessimisme noir, et la déprime, engluante …

 

Mais les histoires de personnages qui plongent sans espoir et sans révolte (ou presque) ne sont pas ma tasse de thé, ou plutôt, vu le contexte, mon verre de whisky. David Goodis fut bien un grand auteur, mais un grand auteur auquel je n’arrive pas à accrocher.

 

David Goodis / Cassidy’s girl, (Cassidy’s girl, 1947) Moisson rouge (2009), traduit de l’américain par Jean-Paul Gratias.

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 11:42

Pour attaquer la troisième année avec le sourire :

 

Terry Pratchett est grand, Patrick Couton est son prophète (du moins pour les francophones). Je sais, je l’ai déjà dit , et . Ben je le répète à l’occasion de la sortie de L’hiverrier.

 

Dans ce nouveau volume on retrouve Tiphaine Patraque, sorcière stagiaire, Mémé Ciredutemps, sorcière en chef (je sais, il n’y a pas de chef chez les sorcières, c’est impossible et impensable, d’ailleurs, comme elles le disent toutes très bien, Mémé ne permettrait jamais qu’il ait une chef, alors), et bien entendu, comme toujours quand il y a Tiphaine il y a les Nac mac Feegle, ces sortes de gnomes très forts et un rien turbulents. Tiphaine est donc en stage dans les montagnes de Lancre, loin de ses collines. Et Tiphaine fait une grosse, une très grosse bêtise, elle danse avec L’hiverrier, l’entité qui fait l’hiver, qui tombe amoureux d’elle, et la cherche partout. Sa cour est un peu fraîche, mais surtout, s’il ne devient pas raisonnable, le printemps ne reviendra jamais …

 

Parfois je me demande à quoi servent les billets que j’écris, rarement mais parfois. Et là c’est le cas. Parce qu’il n’y a que deux possibilités.

 

Soit vous êtes déjà Pratchettophiles, que vous le connaissiez depuis longtemps ou que mes trois billets précédents vous aient convaincus. Il suffit que j’écrive : Il y a une nouveau Pratchett pour que vous vous précipitiez dans une librairie.

 

Soit malgré tous mes efforts vous ne l’êtes pas, et je ne vois pas ce que je pourrais rajouter.

 

Je vais donc juste écrire que les Nac mac Neegle sont une des inventions les plus géniales d’un auteur qui ne manque pourtant ni de génie ni d’inventivité. Qu’ils relèguent les martiens de Brown et les Gremlins au rang de mioches sous calmant, et que dans les mains de Pratchett ils se transforment en véritable dynamite.

 

Que comme chaque fois qu’il y a les sorcières c’est à la fois très drôle, et incroyablement humain et humaniste, mais aussi méchant.

 

Qu’une fois de plus c’est beaucoup plus profond qu’il ne pourrait paraître.

 

Que le personnage d’Annagramma, jeune sorcière suffisante et horripilante est hurlant de vérité. Annagramma qui « Si elle était sur le point de se noyer et qu’on lui envoyait une corde, elle se plaindrait qu’elle ne soit pas de la bonne couleur … ». Vous en connaissez forcément des comme ça.

 

Qu’on y apprend, enfin, un des grands secrets de la sorcellerie, à savoir la juste utilisation du Pipo.

 

Comme vous êtes gentils, et que c’est le premier billet de ma troisième année, un petit extrait. Moi ça me fait rire que voulez-vous :

« D’après elle, on peut compter sur leur sagesse paysanne.

- Ben, c’est madame Obol, la vieille dame qui est passée, et tout ce qu’elle a c’est une ignorance paysanne. […]. Ecoute, ce n’est pas parce qu’une femme n’a pas de dents qu’elle a bu bon sens. Ca veut peut-être simplement dire qu’elle est bête depuis très longtemps ».

 

Bon, à vous maintenant.

 

Une dernière chose, si quelqu’un qui passe par ici sait comment contacter Patrick Couton, j’aimerais bien l’interviewer sur son boulot sur Pratchett.

 

Terry Pratchett / L’hiverrier, (Wintersmith, 2006) L’Atalante/La dentelle du cygne (2009), traduit de l’anglais par Patrick Couton.

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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 22:39

Et voilà, je boucle la deuxième année.

 

Avec ce petit billet d’autosatisfaction, on arrive ensemble à 465 bafouilles. Essentiellement polar bien sûr, avec une prédominance de polars français et américains.

 

J’ai l’impression de commencer à connaître quelques uns de commentateurs les plus prolixes, même si nous ne nous sommes jamais rencontrés (mais ça viendra, j’en suis certain), et, contrairement à ce qui semble se passer sur d’autres sites, à part une fois où j’ai supprimé un commentaire, mes visiteurs savent vivre et se tenir, et les discussions restent courtoises et agréables, même quand on n’est pas d’accord.

 

Pour l’instant, je m’amuse bien, alors je vais entamer la troisième année. Dès demain sans doute.

 

Merci à toutes zé à tous, et à très bientôt.

 

Pour fêter ça, je vais aller faire de la zique dans le Lot, chez un viticulteur qui fait un week-end portes ouvertes. Là où les mémés aiment la castagne, là où les trappeurs yankis s’installent ! C’est vendredi soir, et c’est là.

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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 00:30

C’était inévitable. Le choc de La religion m’a donné envie de découvrir les polars de Tim Willocks. Je me suis un peu emmêlé les pinceaux, et j’ai commencé par la fin, tant pis, c’est pas grave, on peut parfaitement lire Les rois écarlates sans avoir lu Bad city blues, même s’il reprend certains personnages.

 

Lenna Parillaud, richissime propriétaire de Louisiane, ne vit que par la haine et la vengeance depuis près de vingt ans, depuis que sa fille lui a été enlevée à la naissance. Le psychiatre Cicero Grimes quant à lui se vautre dans une dépression profonde depuis six mois. Les deux reçoivent une lettre de Clarence Jefferson, qui fut leur tortionnaire, et qui va, une fois de plus, changer leur vie et déclencher un ouragan de violence.

 

Fan de chichourle, voilà un polar qui déménage ! Du violent et sombre comme on n’en lit quand même pas tous les jours. Et pas du préfabriqué, avec serial killer, scènes bien gores pour voyeurisme pépère et flic torturé et borderline monté en kit. Non du qui prend aux tripes et qui dérange. Du qui vous fait regarder la Bête dans les yeux, qui vous plonge dans la Bête que vous avez au fond de vous. Du qui vous fait vous demander si vous aussi, parfois … Avec de vrais personnages, des fous furieux qui font vraiment peur, une bien belle écriture, et une construction en crescendo impeccable.

 

Et ce n’est pas tout, même si c’est déjà beaucoup. On y trouve aussi, au détour d’une page, quelques interrogations sur ce qu’est l’engagement et le sens de la responsabilité aujourd’hui, par rapport à ce qu’ont vécu des générations antérieures. On y trouve déjà une réflexion sur la pulsion de violence que nous avons tous en nous, une réflexion très présente dans La religion, mais qui est déjà là, en germe. Une réflexion qui nous touche tous.

 

Qui n’a jamais eu envie de prendre une barrouille (barrouille : gros morceau de bois, fer ou n’importe quoi de dur qu’on a très bien en main et qui fait, toujours, de très gros dégâts) et d’éclater la tronche de … l’Ennemi, quel qu’il soit ? Des millénaires d’éducation et de civilisation font que, habituellement, on ne cède pas, et on se dit que c’est mal. Mais cela n’enlève pas l’envie, et les millénaires ne sont parfois qu’un verni bien fin, si l’on en croit ce qu’on lit et ce qu’on voit autour de nous … C’est aussi cette envie là que Tim Willocks interroge.

 

Bref, je vais de ce pas acheter Bad city blues.

 

Tim Willocks / Les rois écarlates, (Bloodstained kings, 1995) Seuil/Points (2009), traduit de l’anglais par Elisabeth Peellaert.

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10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 22:58
C'est Jérôme Leroy qui vient de me l'apprendre, Thierry Jonquet vient de mourir.

Juste après Willy DeVille.

Aucun rapport, sans doute, sauf le plaisir qu'ils m'ont apporté, les deux, par leur talent.

Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte, le dernier roman de Thierry Jonquet avait soulevé maintes polémiques, je l'avais beaucoup aimé. Il nous mettait le nez dans ce que nous n'aimons pas voir, sans concession, sans pitié, sans manichéisme, mais avec beaucoup de talent et d'humanité. Un talent et une humanité qui vont singulièrement nous manquer, au moment où on en aurait désespéremment besoin.

Mois d'oût de merde.
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